Le punding complex est un comportement moteur stéréotypé qui se caractérise par le besoin d'examiner, manipuler, collectionner, monter et démonter des objets. Dans une certaine mesure, je m'identifie à ce syndrome qui se manifeste chez moi par une fascination pour les appareils électroniques. Depuis quelques années, je collectionne ce type d'objets qui ont appartenu à des proches ou à moi-même. Je les choisis, les stocke, les ouvre, les répare et investis leurs histoires.
À partir de cas précis, il se dessine alors une chronologie plus vaste révélant le hardware comme lieu de pouvoir protégé par des prises propriétaires, des vis rares ou des sceaux de garantie. Ce que l'on cherche à cacher, ce sont les rapports de force à l'oeuvre au sein de ces objets : tractations sur les métaux rares nécessaires aux composants électroniques, pressions sur le coût de la main d'oeuvre qui se répercutent sur les conditions de travail dans les manufactures, l'obligation du respect strict des brevets techniques qui impose une chape de plomb sur toute l'industrie et enfin la concurrence exacerbée par un marché constamment renouvelé du fait de l'obsolescence esthétique.
The punding complex est une dissection commentée de la moelle de nos vies numériques et des enjeux qui leurs sont liés. Cette modeste archéologie des médias basée sur une collecte intime permet de relativiser le discours dominant de l'innovation numérique qui, trop souvent, néglige la réalité matérielle de sa réalisation.
