Virgile VOISIN

Janvier 2002. La Banque Centrale Européenne organise un concours pour donner une identité à la Monnaie Européenne en communiquant un cahier des charges axé sur un ensemble de dimensions, couleurs, trames, et éléments graphiques à respecter. Les billets créés par le graphiste Robert Kalina pour cette occasion, se voient imprimés puis diffusés dans l’Europe entière. En 2025, la légitimité de ces objets physiques se voient mises à mal, et certains d’entre eux sont même considérés comme en « voie d’extinction » (comme le billet de 5 euros dont le coût de production vaut plus que la coupure en elle-même).

C’est donc en partant de l’étude et de la dissection graphique de cette plus petite coupure que j’ai choisi de rejouer son atelier de production. Le but n’était pas de reproduire une copie fidèle mais d’en comprendre la construction et les rouages. J’ai donc fabriqué un parc de sculptures-outils à l’échelle du billet : chacune des machines imprimant une couche précise et reprenant les éléments graphiques de Robert Kalina afin de les transformer en pièces techniques ou ornementations.

A travers ce parallèle entre la valeur d’un objet (5 euros) et sa valeur de production (coût des matériaux + temps de travail et de conception), je souhaitais remettre en avant la face cachée des objets que l’on utilise au quotidien, la manière de les concevoir et leur possible accessibilité. Chaque billet était ainsi conditionné en liasses formant une édition. Sur chaque recto était imprimé les plans, références et recherches permettant de fabriquer soi-même son atelier de production de billet.

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@Photographies par Alexandre Beltrand