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4 alumni de l’Esadse lauréats des 15e Concours Cinna Révélateurs

Chaque année, le concours Cinna Révélateurs de talents récompense des projets inspirés et inspirants autour d'une consigne qui fait écho à nos modes de consommation.

par Magali Theoleyre

© Jean Montfort

Pour cette 15e édition, Cinna a donné pour thème : le développement durable et l'écologie. Durabilité, fabrication et circuits courts, usage de matériaux nouveaux ou recyclés ou encore matières nobles ont été les fils conducteurs des recherches des créateurs. Quatre alumni de l’Esadse lauréats :

Jean Montfort avec le projet de tapis Rencontre, lauréat 1er Prix, catégorie Textile
Donia Ouertani et Nolwenn Michéa avec le projet Dryade, Prix du public catégorie Petit meuble
Elen Gavillet avec le projet Plaid Mont, catégorie Accessoires textiles 

Projet Rencontre
Le projet Rencontre a été réalisé dans le cadre de la 15e édition du concours Cinna. Il s’inspire et utilise les modes de production accessibles en circuit court depuis le centre de fabrication de l’entreprise, situé en Auvergne-Rhône-Alpes, non loin du massif du Pilat. Le projet propose de valoriser l’activité de l’industrie locale de la passementerie, présente historiquement dans le bassin stéphanois, et dont l’industrie a perdu les deux tiers de ses établissements dans la deuxième moitié du XXe siècle. Rencontre est un projet de textile hybride, composé de rubans ou de cordons associés à du fil structurel (en laine ou coton). Cette rencontre apporte de nouveaux assemblages de textures et de matières et révèle le ruban, non plus comme simple ornementation d’apparat, mais aussi en tant que constituant d’une trame. En utilisant les ressources existantes autour du lieu de production, ce projet encourage à utiliser la localité comme source d’innovation et de différenciation pour créer de nouveaux récits esthétiques. Pour la 15e édition du concours Cinna, une collection de tapis a été imaginée selon ce principe.

Jean Montfort
Jean Montfort est un designer basé à Paris. Il a étudié le design deproduit à l’Ensaama-Olivier de Serres et au Politecnico de Milan avant d’êtrediplômé de l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne en 2015. Il travaille pendant 6 ans dans des studios de design internationaux, chez Lucas Nichetto à Venise et Constance Guisset à Paris. En tant que chef de projet sur des travaux d’objets, d’architecture intérieure ou de scénographie, il a découvert le fonctionnement d’agences indépendantes et les relations qui existent entre les corps de métier dans le champ de la production. Il ouvre son studio début 2022 avec le souhait de mettre à profit son apprentissage pour proposer de nouvelles alternatives de créations responsables. Son travail se caractérise par une approche contextuelle de l’objet et par une volonté de rendre visible les procédés de fabrication au travers de formalisations simples, lisibles et économes.

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Projet Dryade  
La table d’appoint Dryade allie deux matériaux : le bois brut et une matière composite réalisée à partir de feuilles mortes.  Considérées comme des déchets dans l’espace urbain, elles sont ici valorisées et transformées en matière de création. Grâce aux services espaces verts de municipalités, Donia Ouertani et Nolwenn Michéa ont pu récupérer des feuilles d’automne qui jonchaient les rues de la ville, avant qu’elles ne soient incinérées ou enfouies. Elles ont créé un alliage de feuilles broyées et d’un liant composé d'une base minérale et d'un liquide acrylique aqueux sans solvant ni COV. Ce dernier offre aux objets une grande durabilité dans le temps.
La structure des pieds est conçue en bois massif, chêne français issu de forêts gérées durablement. La table d’appoint Dryade dessine une poétique du végétal. Les feuilles mortes créent un lien fort avec le territoire dans lequel elles sont ramassées. Par ailleurs, l’arbre est représenté sous différentes formes : son bois, brut, massif, comme structure, ainsi que ses feuilles, comme plateau.

Studio Foghar 
Foghar est un studio de design pluridisciplinaire co-fondé par les designers Nolwenn Michéa et Donia Ouertani. 
Avec une approche à la fois poétique et narrative, elles développent des projets autour du circuit court, des ressources naturelles dévalorisées et des matériaux de récupération. Une importance essentielle est accordée au travail de la main et à l’expérimentation.
Cette première collection Dryade est conçue à partir de de feuilles mortes récupérées en ville, qui sont revalorisées pour devenir une ressource durable.


Projet Plaid Mont - Elen Gavillet

Le dessin de ce plaid est inspiré des reliefs des montagnes, des dunes et des vagues ; les formes s'enchevêtrent les unes aux autres où les teintes se marient à la lumière du ciel.  « L’estampe 10e Hakone d'Utagawa Hiroshige est la source de mon inspiration. Le peintre utilise un nombre restreint de couleurs, il montre l’infini du paysage en apportant une ambiance particulière », explique Elen Gallivet.

« J'importe la nature dans l’espace domestique afin de le rendre vivant. L'immensité créée sur ce plaid entre dans l'espace limité de l'intérieur de l'habitat. L'extérieur s'invite dedans et le plaid réchauffe du froid et du vent. Courtepointe, Sashiko, Patchwork ou Ralli quilt sont des techniques qui existent dans le monde entier ; elles utilisent des chutes de textile en utilisant la matière sans perte. »

Le recto du plaid est un assemblage coloré, le verso est naturel brut, ton sur ton. Le plaid Mont est fourré de molleton. Les points des coutures matelassent l’ouvrage pour le rendre moelleux et chaud. Les tissus sont en coton naturel, les coutures de couleurs vives appuient les contrastes.

Plus d'informations sur Cinna et le 15e Concours Révélateur de Talents 

par Magali Theoleyre


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