DNSEP Design

Marie Caroline Terenne

Éditions d'images

Mon projet de diplôme tourne autour de la question de comment restituer et donner à voir, ou tout du moins, de rendre palpable, des informations cachées ou méconnues à propos de sujets qui font partie de la culture populaire. Mes projets tournent aussi autour de la question de l'image, de l'image matérielle, de l'image en tant qu'objet, et principalement de l'image photographie et imprimée. Ils partent toujours d'un ensemble iconographique que j'ai constitué, collecté ou que l'on m'a fourni. Pour moi, l'image n'est jamais seule, elle vit dans un "paysage d'images".

Ce qui m'intéresse, et ce que je questionne, n'est pas la représentation présente sur l'image, mais plus la matérialité de celle-ci. L'objet image, l'image objet, l'image détachée de son référent. Mon intérêt se place sur la nature de l'image, en parti dans ses caractéristiques techniques ; sa trame, sa colorimétrie, le papier, l'ambiance et l'atmosphère qu'elle dégage, l'environnement qui l'entoure, de son aura. Ce que l'on peut raconter et dire par le biais des images. Cette question est aussi à la base du travail de nombreux artistes et graphistes tels que Gerhardt Richter avec son Atlas, Hans-Peter Feldmann avec notamment ses bilders, Fischli & Weiss et leur Visible World par exemple, Battia Sutter, ou encore, Christian Boltanski.

Donc, à partir de toutes ces images, j'essaye, par le biais du champ éditorial, de transmette, de traduire un sensible, une part d'expérience. La question du choix de l'édition papier à l'ère du numérique peut se poser. Pourquoi faire un livre aujourd'hui et surtout, qu'est-ce qu'un livre aujourd'hui? À notre époque, presque tout est disponible et à disposition par le biais d'internet, mais tout est aussi sur le même niveau. Une édition papier permet d'organiser, d'orienter et de donner à voir des éléments sélectionnés en amont. L'édition doit sortir, s'émanciper de sa fonction première de conteneur d'informations. Ce n'est désormais plus uniquement le contenu du livre qui prime, mais le contenant. La forme prend le dessus au fond. Le livre a tout à gagner à devenir un livre objet.

Mon diplôme se développe sur trois thèmes différents. Le premier traite de Lourdes et parle des dix-huit apparitions de la Vierge à Bernadette Soubirous. Ce travail est créé à partir d'images de cartes postales issues de ma collection personnelle. Ce projet est mis en parallèle avec des extraits de textes de Walter Benjamin sur l'image photographique et de son aura. Le deuxième projet est sur le roman d'Emily Brontë, Wuthering Heights. Ce travail commence lors d'un constat de ma part quant aux différents titres français de ce roman. Le titre le plus connu, Les Hauts de Hurle-Vent, est considéré légalement comme une création originale, les autres traducteurs doivent alors traduire d'une manière différente ce titre. Ce projet parle notamment de l'influence, de l'impact du contexte culturel d'une oeuvre littéraire sur la perception de celle-ci. Enfin, le troisième projet parle de Stendhal. Il s'agit d'un catalogue d'une exposition sur tous les portraits de Stendhal. Ce catalogue, en plus d'une volonté d'exhaustivité afin de montrer la totalité de ces représentations, essaye de révéler la déperdition d'informations d'un portrait lorsque celui-ci est une reproduction d'un portrait d'après modèle.


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