DNSEP Art

Camille Pradon

Figures: gestes, lieux, disparition et surgissement

Des Errances, L'Œil en Cible, La Scène Muette.

Quels liens peut-on établir entre le cinéma et la peinture ? Entre les corps et le cadre ? Comment aborder la question de la narration par le biais du montage cinématographique et par associations d'images ?

Deux films et une installation vidéo donnent à voir des figures qui cohabitent dans un même espace de monstration. Traitées sous différents aspects, elles investissent la question du portrait, du paysage ou du langage. Ces figures sont pour certaines sujettes à des manipulations de recadrage, d'agrandissement, de filtres... De par ces manipulations les visages, les corps, le paysage perdent en définition alors même que l'image et le son qui les accompagnent gagnent en plasticité. Ces images puisent leur source dans la peinture, l'écriture ou bien la mise en scène théâtrale tout en renvoyant à une esthétique a priori à contre courant de l'imagerie contemporaine.

DES ERRANCES Installation vidéo : Film couleur 8'40'' 16/9 HD. Film N&B 1'35'' présenté sur moniteur 4/3. Une femme de dos contemple un paysage qui semble suranné (présenté sur moniteur). Des silhouettes en déshérence disparaissent progressivement dans une étendue qui se fait de plus en plus abstraite. Peu à peu, par des effets d'agrandissement, les corps fusionnent avec le paysage. Ceux-ci deviennent des formes mouvantes parmi l'étendue traversée. Il n'y a plus de silhouettes, il n'y a plus de paysage, seulement des formes, des vibrations colorées qui dialoguent entre elles dans leur composition.

L'ŒIL EN CIBLE Film N&B 7'30'' 16/9 HD. Des mains esquissent une étrange chorégraphie alors que défilent en surimpression les mots qui la définissent. À l'image, les mains miment l'armement et la mise en joue d'une carabine : c'est ici que le corps est le moins dévoilé et pourtant il s'incarne pleinement, avec précision, par l'exécution de la gestuelle du tir.

LA SCÈNE MUETTE Film couleur 8'30'' 16/9 HD. Des visages se répondent, sans voix, soumis aux indications d'un metteur en scène hors champ. Ces visages, essentiellement flous sont ceux d'acteurs d'une scène théâtrale qui se rejoue au rythme des interpellations proférées par le metteur en scène qui n'est autre que la réalisatrice du film. Au-delà du mutisme des personnages c'est la scène elle-même qui se veut narrativement muette, il y est fait abstraction de tout scénario ; seule subsiste la possibilité d'un récit.


⚠️
Votre navigateur est obsolète, l’affichage des contenus n’est pas garanti.
Veuillez effectuer une mise à jour.