L'exploration est un rapport au monde, on le parcourt pour savoir s'y situer. Ensuite, il faut tenter d'en faire quelque chose, une nouvelle forme, déjà différente de l'expérience vécue.
Peindre en me servant de photographies me permet de peindre de l'informe, de peindre à la limite, sur le bord de la figuration. La peinture incarne un rapport au monde dans une matière indépendante.
La projection de photographies et l'impression offset découlent de procédés mécaniques. La photographie argentique témoigne, chimiquement, d'une matière lumineuse passée, d'un certain état des choses, mais c'est un témoin qui ne dit pas tout.
Fragmenter, composer, sont des façons d'approcher les sujets par évitements, comme une tentative pour contourner le poids des choses. Pas besoin d'être frontale. Mon regard glisse un peu sur le côté, dans la périphérie. Ce sont les zones limites, les zones d'ombre, les zones de possibles qui m'intéressent. J'essaye de situer mes travaux juste avant que cela se passe, au moment de tension qui précède l'événement.
