DNSEP Design mention Objet

Myriam Peres

Érosion

Érosion est né d'une volonté de créer des constructions complètement ou partiellement solubles dans la nature et dont l'empreinte sur le sol serait aussi neutre que possible. Le sel marin, disponible en grande quantité et porteur de symboliques fortes, permet de matérialiser cette dissolution, cette disparition. Une recherche expérimentale et empirique a été menée afin de le transformer en un matériau suffisamment imperméable mais soluble à la fois, afin que l'objet créé bénéficie d'une temporalité d'altération satisfaisante et puisse être utilisé pleinement. De nombreux échantillons fabriqués à partir de sel, d'argile, d'eau et de fleur de maïs ont conduit à des résultats, alliant résistance au poids, à la tension et à la température, qui permettent une érosion lente et progressive au contact d'éléments extérieurs.

À Guérande, les paludiers ont un stock important de sel invendable à cause de sa couleur grise due à un taux d'argile élevé. Afin de favoriser un circuit court, les objets sont implantés sur la Côte Sauvage et fabriqués à partir de ce sel de rebut. Jalonnant les chemins littoraux, ces édifices aux formes abstraites invitent à imaginer leur fonction : promontoires, assises, percées sur l'horizon... Évoluant en fonction des intempéries, du passage des promeneurs et du temps, ils proposent de changer de point de vue et de position lors d'un moment de pause et d'observation.

Érosion
engage à se questionner sur la relation entre objet et environnement car lorsque le sel prélevé de la mer est travaillé puis installé, les embruns marins viennent sculpter, oxyder le métal et rajouter du sel à la structure. Ce sel s'écoule ensuite, finalement, là où il est déjà présent et créer ainsi une symbiose entre l'objet et son environnement naturel.


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