DNSEP Design mention Objet

Marion Waill

Nature Morte d'objets

Mon projet de diplôme s’oriente comme une recherche de processus créatif et une étude formelle autour de la notion de paysages domestiques. Chaque typologie des objets souvenirs danse dans notre paysage domestique par des assemblages et des compositions. Les objets du passé parlent par leurs formes, leurs matières, leurs couleurs et deviennent un répertoire et un filtre créatif. La nature morte est la pratique qu’on peut le plus rapproché de la notion de paysage domestique. Par définition, la nature morte est un genre artistique, principalement pictural et se réfère aux compositions d’objets inanimés que l’on peut considérer comme autonomes.
 
Le point de départ de cette exploration est un travail de recherche et d’investigation photographiques, qui est rythmée par des balades et déambulations hasardeuses dans des livres ou dans des lieux qui vont alimenter mon imaginaire comme des brocantes, des antiquaires ou encore Emmaüs. Ce hasard de recherche, me permet de faire un cahier des charges et d’imaginer des portraits de vies à travers des objets et des formes déjà existantes et qui ont déjà eu une ou plusieurs vies.
 
La suite de ce processus fait que je retourne à Emmaüs pour récupérer ces objets et créer ces compositions. Ces compositions prennent formes en hauteur assez aléatoirement et me permettent d’assimiler des formes et des couleurs.
 
C’est donc à partir des compositions que vous avez vu juste avant que je commence à faire des mises en scène photographique comme des natures morte, en composant avec la multitude d’objets dénichés. Par la photographie, je peux jouer sur les assemblages, les formes, les couleurs, les reflets, les textures suivant les climats colorés que je transpose par les jeux de lumières. 
 
Toutes ces expérimentations et la matérialité que propose la photo m’a permis de la travailler en peinture. La peinture est un médium que je travaille depuis longtemps, elle me sert comme base de travail, comme terrain de jeu et d’expérimentation. Je commence par fabriquer les châssis, tendre et enduire la toile. Je dessine les silhouettes à partir des photos et pour l’intérieur je travaille le volume par des aplats de couleurs et la profondeur par les détails et les nuances de couleurs. Je change aussi les échelles des compositions pour que ça modifie la perception et qu’on ne reconnaisse presque même plus la photo de départ.
 
C’est donc à partir de tous ce processus de récupération d’objets désuets et anciens, mis en scène comme des natures morte, puis travailler en peinture, que ça m’a emmené à travailler sur des moments qui interviennent autour de l’art de la table. Dont un surtout de table ou rocher d’orfèvrerie faisant références aux assemblages de différents matériaux et une série de carafes transmettant les différents climats colorés avec des émaux mais notamment avec la peinture.
 
Ce projet m’a permis de mettre en place un procédé d’investigation plastique et esthétique autour de différentes pratiques et médiums.
Ces multiples dimensions de recherche me permettent de positionner ma pratique de designer sous différents angles. En partant de ce qui est« déjà-là » avec l’histoire de l’art et ce qui a « déjà été fait »avec les objets chinés, je peux croiser les outils et construire ma position en ré-interrogeant nos pratiques, nos usages et nos paysages domestiques autour d’une recherche plastique.

Crédits : © S. Binoux / M. Waill


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