DNSEP Design mention Objet

Simon Frajer

La vie sauvage

Quelle est la place du designer dans la création de nouvelles relations avec la biosphère ?
Avec la volonté de questionner la façon de pratiquer le design dans un monde fini, j’entreprends une expérience sur moi-même.    

Ce projet, en suivant la piste d’un design qui s’intégrerait totalement au milieu qu’il traite, suppose son rôle comme étant celui d’une médiation. Il devient dès lors créateur de nouveaux liens entre les humains et le reste du vivant, cherchant les brèches entre ces deux mondes pour tenter de former des collaborations saines, ou du moins permettre une compréhension plus grande de l’environnement naturel. Dans cette quête d’une rencontre avec les autres êtres, je deviens moi-même support de cette médiation. Je m’engouffre dans la brèche.    

En utilisant une panoplie d’objets, je tente d’oublier mon humanité. J’utilise la métamorphose, le fait de revêtir une seconde peau pour me conditionner, changer mon rapport au monde. Jouer un rôle pour vivre la forêt d’une nouvelle manière. Avec la création d’apparats et d’outils fictionnels inspirés de nombreux folklores, tels que des masques, un par-dessus ou des chaussures, je modifie mon allure et ma morphologie pour éprouver différemment le terrain.    

La symbolique du loup sous-jacente à mon travail est un totem, une incarnation de cette nature à reconquérir. Empreint des mots du philosophe/pisteur Baptiste Morizot, le loup est un intercesseur, c'est-à-dire qu’il pousse au dialogue et à la diplomatie entre populations humaines et animales. Je me considère une fois transformé, chercheur de ce dialogue.    

J’articule alors chacune de mes excursions autour de trois notions principales :    

- la liminarité : comment expérimenter un état de transition ? 
- l’empreinte : comment se signaler, laisser sa trace ?
- le territoire : comment investir de manière non-intrusive le terrain d’étude ?    

Après retour, l'entièreté de ce processus de recherche-action, pratiquée en amateur, contribue à développer une méthodologie de travail qui passerait d’abord par l’étude de terrain, en incarnant le sujet, pour se diriger ensuite vers des solutions de design beaucoup plus appliquées, abordées avec une plus grande résilience et une humilité qui découleraient directement de ces expériences personnelles.               

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Photos © Simon Frager / © Sandrine Binoux


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