DNSEP Design mention Média

Nicolas Mars

Écologies sonores

Écologies sonores est un diplôme en deux temps, qui débute par la présentation d’une pratique de la composition au moyen du développement informatique, pour suivre avec une proposition plus expérimentale, l’expérience d’un écosystème audiovisuel interactif et fictionnel. 

La première pièce, mise à l’épreuve d’un système sonore génératif, c’est-à-dire d’un ensemble de programmes qui contrôlent, synthétisent et diffusent des sons en temps réel, fait l’état des lieux d’un travail de recherche et de développement en matière de musique générative, entrepris dès mon entrée en Master. Ces programmes sont présentés comme des outils spécifiques répondant aux besoins d’une écriture sonore personnelle.

Composé pour une installation acousmatique de 18 haut-parleurs, le paysage sonore généré évoque l’impact de l’homme sur son environnement, signifié à l’écoute par une structuration ou musicalisation croissante de l’audio.

Par « crise de la sensibilité », j’entends un appauvrissement de tout ce que nous pouvons sentir, percevoir, comprendre, et tisser comme relations à l’égard du vivant. (Baptiste Morizot, Manières d’être vivant, 2020)

Les Neumes, seconde pièce proposée, est une installation audiovisuelle interactive et immersive, diffusée sur 8 haut-parleurs et 2 vidéoprojecteurs.

Elle met en scène une espèce vivante fictionnelle, le Neume, à laquelle l’être humain a perdu sa sensibilité. Du fait de la capacité de ces êtres à échanger avec le reste des vivants, animaux et végétaux, ils servent de voie de communication interspécifique pour bien des Terriens, et sont les garants d’un équilibre naturel, d’un fonctionnement holistique et synergique.

Afin de nous rendre la capacité de les percevoir, j’ai développé des capteurs particuliers me permettant de les représenter en temps réel dans un espace donné, ainsi que de transposer leur chant dans un domaine audible pour l’homme. On constate que Les Neumes nous suivent en chantant, chargés par tant d’être vivants de nous transmettre des messages.

Né de l’intention de créer de nouveaux types d’affects à l’égard du vivant, j’ai cherché à concevoir un espace multisensoriel hybride, à mi-chemin entre environnement réel et virtuel, agissant comme un prisme déformant de notre réalité. Questionner les limites de notre champ perceptif, notre impact sur un écosystème, ou encore l’usage de la technologie, sont autant de thématiques qui m’ont guidé à travers cette proposition.

Photos © Sandrine Binoux


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