Utiliser le potentiel du dessin narratif pour générer le contexte de ce diplôme, c’est comprendre la genèse de celui-ci. Mon avatar dessiné et moi nous demandons comment les deux notions que sont le confort et l’habitat peuvent encore donner à voir de nouvelles propositions, de nouveaux usages?
En utilisant le dessin comme outil d’observation, je révèle au cours des pérégrinations de mes crayons, des micro-moments de confort très intense : être emmitouflé dans sa couette, réchauffer ses mains à la chaleur de la bougie qui se consume, s’allonger bras tendus sur le tapis... En illustrant ces situations, quelque chose de l’ordre du presque rien, de très petits moments auxquels on ne prête presque pas attention se dévoilent et laissent alors apparaître la possibilité d’une autre réalité.
Ainsi, différentes typologies de conforts viennent alors construire cet espace dans lequel les objets existent afin de proposer un endroit où l‘ennui, la contemplation, la paresse et le rêve ne sont plus vues comme un manque de sérieux mais révèlent un état qui permet de produire d’autres formes de réflexions.
La banquette propose un domaine d’étendue à l’échelle du corps, permettant ainsi de l’accueillir pleinement sans répondre à l’esthétique de la mollesse, et dont les pièces métalliques permettent de greffer des montants improvisés et transformer l’assise en cabane, évoquant ainsi la notion d’intimité, en transformant cet endroit pour en faire une maison au carré.
Les coussins proposent de plonger dans les profondeurs de notre chair emmitouflée, quant au tapis, sa tonte évoque subtilement là où le corps peut se laisser s’étaler, en invitant les mains à caresser ces dunes de laines.
Les miroirs sont des attrapes-soleil qui amplifient ces tout petits éclats qui pénètrent l’habitat, permettant au regard de s’accrocher quelque instant au plafond, et la cheminée-bougie d’évoquer la chaleur et le foyer comme un effet placébo, sans moyen technique.
Enfin, Baisser de rideau sur feuillage est un vase-tringle qui permet de glisser des branchages entre sa fenêtre et son rideau, dont le théâtre d’ombre évoque un nouvel imaginaire face à son extérieur, loin du vis-à-vis et de la vue sur cour.
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© Fabrice Roure
© Clémence Creveau
