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Su Huang

Femme chinoise invisible : 4 discussions

Mon sujet de mémoire était sur l’image de la femme en Chine. À partir de là, je me suis interrogée sur le statut de la femme chinoise d’un point de vue plus individuel.    

J’ai commencé par écrire ma propre histoire. Puis j’ai fait des entretiens avec des Chinoises de mon entourage issues de différentes générations : madame Huang (1950), la sœur de mon père, madame Hu (1967), ma mère et madame Ma (1977), mon ancienne collègue. Ces récits qui composent mon projet de diplôme offrent une vision concrète du rôle que peuvent tenir les femmes dans la société chinoise.       

D’abord, j’ai raconté mon histoire en tant que femme vivant en Chine par trois affiches perforées. Les perforations symbolisent les dommages causés par ces expériences, qui sont indélébiles et prennent beaucoup de temps à guérir.    

Ensuite, deux enregistrements d’entretiens et deux types d’éditions qui se complètent présentent le récit de la sœur de mon père et celui de ma mère.    

Le récit de ma tante a été l’illustré avec des photos « produit par le système » plutôt que par des photos d’elle-même. L’intention était de refléter une série d’événements. À cette époque, elle avait répondu à un appel de l’état qui invitait les jeunes citadins éduqués du pays à partir à la campagne.    

Les photos que j’ai utilisées pour le récit de ma mère sont toutes issues des collections familiales. Le texte parle de ses expériences douloureuses, contrairement aux photos qui la montrent souriante et heureuse.    

Il y avait dans leurs récits certaines parties dont je n’avais jamais entendu parler ou en contradiction avec mes souvenirs. Je les ai soulignés en rouge. D’ailleurs, les textes qui me touchent le plus, je les ai imprimés sur un fond rouge.    

Pour mieux comprendre le statut des femmes chinoises, je me tourne vers madame Ma. Cette dernière était la mère d’un enfant atteint d’une paralysie cérébrale. Elle avait fini par divorcer, puis avait refait sa vie en France en épousant un Français.    

J’ai transcrit son récit dans deux cahiers. Et, deux animations typographiques en spirale forment son histoire. Elles peuvent donner l’impression de s’enrouler dans un sens comme de l’autre, retranscrivant ses mots en français et en chinois. Dans celui écrit en chinois, un enregistrement de l’entretien résonne.    

Bien que la souffrance des femmes soit omniprésente, peu d’entre elles sont disposées à en parler, et elles sont rarement écoutées. Il faut aussi beaucoup de courage et de force intérieure pour ôter le masque, se montrer en public et pour faire disparaître les blessures.    

À travers différents médiums, ce travail réunit l’histoire de quatre femmes. Sous forme de discussion, il présente leurs parcours, afin d’encourager d’autres femmes à partager leurs souffrances. En leur donnant de la visibilité, ce projet offre également une meilleure compréhension du sort des femmes.  

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© Fabrice Roure
© Su Huang


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