Ici, on vit à l’ombre.
Et si dans quelques années, les villes du sud n’étaient vouées qu’à la poussière, aux cailloux et à la chaleur, comment les hommes se protégeraient-ils ? Où l’homme trouverait-il refuge ?
Inscrite dans la réalité géo-climatique de la Méditerranée, la « Casa del sole » propose des systèmes de rafraîchissement passifs et non impactants pour l’espace domestique. Ces objets membranes s'activent par le vent et l’eau, et se déploient à différentes distances du corps.
"Casa del Sole" permet à l’être humain de vivre avec son environnement sans que celui-ci ne devienne un danger. Je travaille ces objets comme des artefacts capables de créer des échanges avec le milieu. De s’appuyer sur l’existant pour pouvoir produire des rencontres. En faisant cela, ce qui se trouve à l’extérieur et ce qui est à l’intérieur s’unisse et vivent ensemble. On crée une osmose.
Doucement, j’ouvre les yeux
Je sens l’odeur puissante des pins à l’extérieur.
Devant la fenêtre, un voile de lin, empêche les rayons du soleil d’entrer.
La pièce est emplie d’une couleur orangée.
Pendant un instant, j'observe le voile se gonfler.
Au sol, je verse de l’eau, dans les rigoles d’argile.
L’humidité emplit peu à peu la pièce.
Un courant d’air la traverse.
J'entends le rideau teinter.
D’un geste de la main, je crée une ouverture.
Et la traverse.
Dans la cour intérieure, la lumière fait scintiller l’eau du bassin.
Lentement, j’étends mon corps près du sol.
Autour de moi, les voiles se gorgent d’eau.
Je l’écoute goutter tout autour de moi.
Enfin, le crépuscule arrive.
Les rideaux tirés laissent entrer la lumière devenue plus clémente.
Mon corps s’allège.
Je me laisse porter par la douceur de la nuit.
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© Fabrice Roure
