Jessica PEREZ

Murmure des marais est une composition en quadriphonie d’un paysage sonore sur les écosystèmes des zones humides. On se situe dans une réserve naturelle dans le parc naturel régional de Millevaches en Limousin.J’ai souhaité proposer une expérience d’écoute, dans le but de donner à entendre ce qui n’est pas visible, pas palpable. Comment le son permet-il de développer un imaginaire et d’aller au de-là de la vue ? J’aime l’idée que l’enregistrement à travers le micro permet d’amplifier ce que l’on ne peut pas entendre avec nos oreilles.

Mon projet de diplôme est ce travail de composition qui repose sur de 2 types d’enregistrement de terrain. D’une part l’enregistrement du son qui se diffuse dans l’air et dans l’eau autour des étangs, allant des chants d’oiseaux, aux bruits subtils du gobage des poissons. D’autre part avec les enregistrements des instruments que j’ai imaginés pour ces espaces, avec pour objectif de traduire, par le son, les mouvements de l’eau et du vent.

Pour la création des instruments, je pars de technique et de matériaux de lutherie classique, puis je m’en éloigne pour me les réapproprier tant dans leur forme que dans leur usage. Ce sont des instruments qui fonctionnent sans interprète. L’enjeu étant de travailler sur les sons du minime et de réaliser des instruments capables de réagir malgré la faible intensité des éléments naturels. J’ai aussi créé des haut-parleurs spécifiques afin de travailler la diffusion sonore et d’intégrer le dispositif à la composition.

C’est une expérience sensorielle et immersive, à travers l’interprétation d’un lieu et d’un paysage sonore. J’ai voulu déplacer ces sonorités afin de les faire entendre dans un autre contexte, avec un imaginaire suggéré par la création des instruments. L’installation prend la forme d’une architecture temporaire, spatiale, acoustique afin de produire une rencontre avec le lieu, de créer un dialogue entre humain et nature ou le corps de l’auditeur est au centre de l’expérience.

Instagram : @jessica.perez.gok
@Photographies par Alexandre Beltrand