Mon travail prend racine dans l’observation de nos relations sensibles aux œuvres, selon leur lieu d’exposition.
Mes sculptures peuvent être saisies, transportées, touchées, manipulées, emportées sans mode d’emploi. Je travaille à partir de moule, de protocole de fabrication afin de rendre mes sculptures reproductibles. Mes formes sont moulées à partir de formes trouvées, empruntées dans les ateliers de l’école ou à partir d’objets manufacturés. Je moule ou reproduis ce qui me parait intéressant à porter, à transporter contre soi. Ce travail de recherche de forme est une sorte de recherche au fond de ma sensibilité. Je crée un processus qui est d’abord un repérage puis une expérience sensible de chaque forme autour de la notion d’affordance, c’est-à-dire la capacité d’un objet à inviter à la prise en main. D’autres ne sont pas moulées, mais interprétées.
Certaines de mes sculptures sont posées sur les sièges d’une voiture, d’autres, plus petites, attendent dans des cagettes qu’on les emporte, tandis que quelques-unes servent de mangeoires dans un champ.
Comme toutes ces sculptures sont reproductibles et fonctionnent en multiples, elles peuvent vivre sans moi. Elles peuvent aussi vieillir de manière distincte, comme des jumelles qui prennent des trajectoires uniques. Leur vieillissement, fonction ou usage dépendent de l’endroit où elles se trouvent, du regard qu’on leur porte ou du geste qu’on fait en passant à côté.
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@Photographies par Alexandre Beltrand