Le GRAD Esadse (Groupe de recherche en art et design de l'École supérieure d'art et design de Saint-Étienne) mène des recherches interrogeant la vie sociale, les industries et les techniques par les moyens de l’art et du design.
Il réunit 5 équipes (formant les laboratoires IRD, LEM, Random(lab), Labo d’Objet et Spacetelling), 2 unités de recherche et les formations 3e cycle / post-master. Variées par leurs axes thématiques et leurs trajectoires singulières, autonomes dans leurs objets et méthodes de recherche, les équipes de recherche partagent trois caractéristiques déterminantes : leur ancrage dans un territoire industriel (ville de Saint-Étienne), la primauté accordée à l’enquête, et un « faire » qui traduit dans l’ordre du sensible toute expérience de recherche.
Ces points communs persistent dans une culture pédagogique qui inscrit la formation par la recherche dès le master, dans les post-masters et bien sûr dans le parcours doctoral, accompagnant les étudiant·e·s dans une recherche scientifique inséparable d’une production créative.
Le GRAD Esadse articule de multiples formes de recherches au sein de deux types de laboratoires : les unités de recherche et les équipes.
1- Cheminements de création - IRD : Documenter fictionner un territoire (DFT), Territoire et graphisme (TG), Images savantes – images de savoir (IS)
2- L’enquête sur les modernités - LEM : permanences, résiliences, continuités, ruptures et transformations qui forment notre contemporanéité.
3- Expérimentations créatives et formes numériques - RANDOM: le code comme langage formel, esthétique et système de pensée, l’open source comme éthique et politique
4- Esthétique expérimentale de l’objet-à-venir - Labo d’objet : morphologies et cinétiques des objets, production en contexte inhospitalier, mutations sensorielles, narrations utopiques et dystopiques
5- Écologie des relations- Spacetelling : Espaces, narrations et corps politiques : étude des artefacts artistiques, industriels ou scientifiques, des récits et des pratiques comme dispositifs symboliques et performatifs de l’anthropocène
Le GRAD Esadse s’attache à l’épistémologie de la recherche en art et en design, en partant des trois « communs » : les cultures industrielles, l’enquête-expérience, la recherche comme faire, et de l’identité qui en résulte pour une pédagogie de la recherche
Le GRAD est ancré dans le territoire de Saint-Étienne, lui-même configuré par l’histoire de la mine et des fonderies, que la modernité a réorienté vers les industries créatives et le design, la transformation numérique et écologique. Installée dès la création de la cité du design, la recherche de l’Esadse s’est déployée dans son environnement industriel. Les traces de l’industrie se lisent dans la forme de la ville, le paysage urbain et péri-urbain qui a incorporé les déchets miniers. L’archive documentaire, iconographique et filmique et les musées maintiennent les récits du travail, l’organisation industrielle, l’histoire associative issue de l’entraide ouvrière, les collections d’objets (cycles, armes, tissages). Avec les mutations qui ont suivi les fermetures des usines, la recherche de l’Esadse, désormais le Grad, a su attirer l’attention des étudiant.e.s sur ce paysage industriel si particulier et développer des techniques d’investigation qui portent sur les savoir-faire artisanaux et industriels, les modes d’utilisation des ressources, dans un monde qui fait l’épreuve de ses limites. La critique politique menée par les théoriciens du design (William Morris, Fuller, Papanek, Dunne et Rabbit, Branzi…) ou la philosophie des techniques (Stiegler, Morozov ) de l’art (Adorno) trouvent à s’incarner et à soutenir une réflexion prospective sur la création et les industries.
L’investigation, collective, est pour le GRAD une expérimentation en soi et une invention de forme. Elle dépasse la simple collecte de données à partir de quoi les sciences sociales constituent un corpus censé reconstituer un contexte avec toutes ses significations.
Les enquêtes de chaque équipe convergent sur une description approfondie qui franchit les surfaces apparentes et mène vers la visibilité des strates et sédiments plus secrets. Elle documente la forme d’un paysage, d’un objet, d’un système par des méthodes différentes et complémentaires : factographie (Spacetelling), anatomie du code et ouverture des boîtes noires de la technologie (Random(Lab)), narration, production d’images et arpentages (IRD).
L’enquête est aussi une analyse critique des standards, fondamentaux pour la compréhension des ponts entre création et industrie (Gropius) : standards de programmation (Random Lab), standards de la modernité (Lem) ; standards mis au jour dans les grammaires des biens d’équipement et les répétitions de forme (Laboratoire Objet) ; standards de narration, analyse de la notion de métrique coordonnée (Maldonado) pour la conception d'objets et pour la narration orale (récits de l’anthropocène, Spacetelling), le standard comme vecteur de diffusion des solutions vernaculaires, par la réutilisation et la réparation (Spacetelling) ; narrations graphiques et visuelles, IRD).
L’enquête sur les standards débouche sur le repérage d’invariants, mais aussi des décalages et reconfigurations qui ouvre des perspectives pour une esthétique du contemporain (LEM, laboratoire Objet), une sémiologie critique des récits post-industriels de l’anthropocène (Spacetelling, IRD), une éthique des techniques (Informatique créative et rendant compte d’elle-même, IA « humaniste », Mise à Jour, Random).
L’enquête induit une création formelle qui lui est consubstantielle (documentation, transposition photographique et narrative, recherche historique, nomenclature, installation, prototype, objet, édition, forme graphique, scénographie, tableau, exposition).
Elle permet de ce fait de produire des connaissances sur un territoire et une époque sous la forme d’artefacts manifestant des réalités secrètes, une généalogie, et des capacités collectives, restituant aux publics et usagers une intelligence de leur propre territoire.
Alliant recherche théorique (études de terrain, états de l’art, analyses critiques, articles et contributions) et recherche pratique (production d’images, d’objets, de pièces plastiques expérimentales, de dispositifs techniques, de formes performatives, de textes allant de la documentation à des formes littéraires), le Groupe de recherche en art et design de l'Esadse (GRAD Esadse) se construit à travers des projets de recherche qui adressent des questions concrètes. Dans une logique de valorisation mais également d’expérimentation, l’exposition et la publication sont des médiums privilégiés, tant comme outils de diffusion que de mise en forme de ces recherches
Six masters sont adossés à la recherche à travers leurs thématiques de réflexion et leurs activités pédagogiques :
- le master Design d'Objet
- le master Création numérique
- le master Graphisme et images
- le master ACDC espaces
- le master Art
- le master Design public(s)
Le cursus de l’Esadse
Les parcours de recherche ont pour objectif de former une communauté de chercheurs qui produisent des formes théoriques et sensibles. Ils opèrent une recherche inscrite dans les thèmes actuels de GRAD Esadse. Ces parcours sont ouverts aux étudiants et professionnels confirmés qui souhaitent se former à la recherche design.
3e cycle - post-masterLa recherche s’expose, publie et s’appuie sur les pôles de de l’Esadse (ateliers), une matériauthèque et une médiathèque.
Aux publications académiques s’ajoutent la revue Azimuts Design Art Recherche, ainsi que des mises en situation - expositions (dont la Biennale Internationale Design Saint-Étienne), workshops, installations, films - sont des lieux de production, de prototypage, de diffusion des projets en cours et des résultats de ses programmes ; autant d'outils transversaux pour les chercheurs.
Le Prix International Recherche Design est financé par la ville de Saint-Étienne. Il est remis tous les deux ans lors de la Biennale Internationale Design Saint-Étienne.
Éthique de la recherche
Nous attachons notamment une importance particulière au respect de la vie privée. Le GRAD est engagé dans une démarche de protection des données personnelles qu’il traite pour ses besoins d’activité. À ce titre, le laboratoire s’engage à respecter le Règlement général sur la protection des données 2016/679 du 27 avril 2016 (« RGPD ») et la loi Informatique et Libertés modifiée. Nos projets peuvent nous amener à collecter des données mais aucune information n'est republiée autrement qu'anonymisée ou agrégée. Chacun·e peut exercer son droit d'accès, de modification, de rectification ou de suppression des données personnelles le·a concernant.