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Apprendre à fabriquer

FABécole en quelques-uns des projets fruits de ce dispositif de partenariat entre l'Esadse et des entreprises régionales

Table Burel © Augustin Meunier

par Helene Fromen

FABécole est un dispositif qui place les étudiants au coeur de la fabrication en leur permettant de développer un projet concret, réaliste, construit en collaboration avec des entreprises de savoir-faire différents issus de la région Auvergne Rhône-Alpes... C'est aussi une exposition de la 12e édition de la Biennale. 
Alexandre Peutin, responsable de la Matériauthèque à la Cité du design et Julie Mathias (Enseignante à l'Esadse), en sont les commissaires.

Voici FABécole en une sélection de projets et d’objets présentés par les étudiants qui les ont conçus et fabriqués.

Carte postale #1 : Note par Marie Lecommandoux

J’ai travaillé, alors que j’étais en 3e année à l’Esadse, sur le projet Notes en collaboration avec l’entreprise Décibel France.

L’idée de ce projet est d’associer différents savoir-faire, la technologie phono-absorbante de l’entreprise avec des techniques de tissage, de matelassage et de couture. J’ai travaillé différents modèles et tailles de housse en fonction de la gamme existante de l’entreprise : des écrans cloisons, des panneaux muraux… La technique du matelassage était une bonne manière pour moi d’ajouter du volume à un objet initialement plat. Ce projet est aussi une recherche de motifs liés au son et à l’acoustique, puis des couleurs. 

J’avais envie de travailler avec une entreprise acoustique car c’est un aspect très important en architecture mais qui est souvent travaillé à la fin d’un projet et parfois délaissé. Cette expérience avec l’entreprise Décibel France m'a permis d’avoir un premier projet pensé de manière professionnelle et d’en suivre l’évolution de A à Z avec des échanges constructifs à chaque étape.

Carte postale #2 : La table Burel par Augustin Meunier

Pour mon projet de table Burel, exposée dans FABécole, j’ai collaboré avec l’entreprise Brocatelle. Il s’agit d’une entreprise lyonnaise qui travaille le marbre mais aussi d’autres matériaux dont celui, plus innovant, du panneau en nid d’abeille avec marbre. L’intérieur du panneau est en nid d’abeille d’aluminium, pris en sandwich entre deux plaques fines de marbre. Cela allège le matériaux et rigidifie le marbre, qui est une matière cassante.

J’ai pensé la table Burel pour valoriser le savoir-faire de l’entreprise : une table légère et qui s’adapte selon les envies, les besoins, la place disponible. Par exemple, elle peut être transportée dans le jardin à l’arrivée des beaux jours. 

Je m’oriente vers le design d’objet et cette collaboration m'a permis de travailler avec les contraintes du mobilier, de l’échelle et avec le matériaux marbre. L’entreprise Brocatelle a suivi le projet dès l'origine, alors que je n’avais que quelques idées insolites et des petites maquettes. Dans l’atelier proche de Saint-Étienne, j’ai pu voir toutes leurs machines et leurs matériaux, tous les marbres. Les artisans, passionnés et maîtres dans ce qu’ils font, m’ont guidé sur la faisabilité de mon projet et la fabrication.

Carte postale #3 : Mémoire par Violette Dendaletche

Mémoire © Violette Dendaletche

J'ai réalisé le service de table Mémoire en partenariat avec l’entreprise Benaud création qui est spécialisée dans la moire et le tissu. Le moirage est un motif irisé directement dans le textile qui créé un effet d’optique. J’ai voulu capturer l’empreinte du motif de la moire et le transposer dans une nouvelle matière : la céramique. J’ai donc pressé le tissu moiré sur la céramique et le relief du moirage s’est comme transféré.

Je me suis beaucoup intéressée aux notions d’illusion d’optique, de mirage et de trompe-l’oeil. Quand on regarde les assiettes Mémoire, selon la lumière et l’angle de vue, le motif va apparaître ou disparaître comme par magie.

Par ce projet, je montre ce savoir-faire : l’entreprise Benaud création est la seule au monde à savoir moire des tissus. J'ai souhaité préserver cette technique, l’étendre à de nouveaux domaines pour élargir les horizons et cristalliser en quelque sorte cet héritage. Mes objets sont hybrides entre le passé ancestral de cette technique et le présent et l’innovation que représente le moirage en céramique.

Carte postale #4 : Lumière par Martin Michel

Rideaux imprimés © Martin Michel

En 3e année à l'Esadse, j’ai travaillé à la fabrication d’une collection de rideaux à partir de mes photographies faites dans la ville de Saint-Étienne, la nuit. Le rideau était pour moi l’objet textile idéal comme support pour mes images. Il s’agit de reflets sur l’eau des enseignes publicitaires présentes dans la ville qui en deviennent illisibles, abstraites. 

J’ai proposé à l’entreprise Valtex group, entreprise familiale basée à Lyon, un échange de savoir-faire. Nous avons choisi le voile « effet de soie » qui a une légèreté et une transparence adéquates pour ce projet.

Carte postale #5 : les Encylies par Najama Temsoury

Les encylies © Najama Temsoury

J'ai participé au projet FABécole avec l'Esadse qui a débuté par un workshop qui nous a mis en relation, nous étudiants, avec une entreprise. J’ai travaillé avec deux entreprises, la chaudronnerie CFL et l’entreprise Axalta, basées dans la région. 

J’ai choisi de créer des vases, la fleur m’intéressant tout particulièrement. La façon dont la fleur se nourrie de l’eau m'a inspirée. Le nom de mon projet, les Encylies, fait référence aux cercles qui se forment à la surface de l’eau, appelés encyclies. 

Les vases sont constituées de cercles, qui s’élèvent en tubes et se juxtaposent. La fleur peut être disposée de différentes manières dans les vases, des fleurs séchées peuvent se mêler aux fleurs juste coupées, cela donne de l’importance aux quelques fleurs que l’on peut acheter individuellement, plutôt qu’un bouquet, pour composer un paysage. De plus, dans les Encylies, les fleurs peuvent être contemplées de leur tige jusqu’à leurs pétales.

Carte postale #6 : La bonne impression par Leïla Bouyssou et Laura Millaud

Nous avons travaillé avec le groupe Valtex qui a quatre entreprises, dont une d’impression textile. La bonne impression, c’est un ensemble de quatre jeux qui servent à expliquer au grand public chaque étape du processus de l’impression textile. L'objectif est de revaloriser ce savoir-faire français, éviter qu’il ne se perde. C'était aussi de faire prendre conscience de tout le travail qu'impliquent les motifs imprimés présents partout autour de nous. 

Ce projet est né après une visite au sein de l’entreprise Valtex et de son petit musée de l’impression textile. Nous avons souhaité créer un outil pédagogique et ludique pour le grand public et pour leurs clients. Nous avons collaboré avec l’entreprise qui a ajusté les contenus explicatifs et nous a aiguillé à chaque étape du projet. 

Le premier jeu est un memory qui va vous apprendre les noms de neuf motifs communs de façon à savoir les reconnaître et les nommer au quotidien. Le deuxième est un ensemble de quatre puzzles sur une sélection de types d’impression. Une fois résolu, le puzzle fait apparaître un schéma du processus d’impression. Le troisième jeu n’est pas basé sur un mécanisme de jeu existant : il permet d’apprendre ce qu’est la séparation des couleurs, un principe important dans la sérigraphie, grâce à des disques transparents. Le dernier jeu est basé sur un normographe, c’est à dire une règle gravée permettant de tracer des lettres ou dans notre cas des motifs. Le jeu va permettre de comprendre « le rapport », la grille de construction de chaque motif.

Pour découvrir tous les projets des étudiants, consultez le site FABécole.

par Helene Fromen


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