Entretien | Biennale 2022 | Choisir l’essentiel

Composer les mondes

Un film pour bouleverser les rapports au vivant

par Coline Vernaypar Coline Vernay

À l’occasion de la projection organisée le 27 avril à 19h au MAC Lyon, nous avons rencontré Eliza Levy. Réalisatrice de Composer les mondes, elle revient sur ce film mettant en scène les concepts de l’anthropologue Philippe Descola et sur leurs liens avec sa pratique artistique.

Bonjour Eliza Levy, avant de réaliser ce film qui se distingue dans le paysage cinématographique par son objet et sa forme, quel a été votre parcours ?

J’ai été à la fac de cinéma à Paris 8 et j’ai eu la chance d’avoir Jean-Louis Comolli comme directeur de maîtrise pratique. J’ai appris à filmer avec une caméra Super 8 puis les toutes premières caméras DVs - c’étaient les débuts d’Internet et des logiciels de montage à la maison. Les goûts musicaux étaient une façon de se définir, une des façons d’être alternative. La musique vivante c’était le rap : j’étais plongée dedans alors cela a été un de mes premiers sujets, je filmais mes amis DJ, MC, etc. (Dj Feadz par exemple). Puis, pour gagner ma vie, j’ai commencé à travailler dans l’industrie de la musique comme réalisatrice, cheffe opératrice, monteuse, journaliste etc., à réaliser des clips, des vidéos de concerts, de groupes en tournées. J’ai noué des liens artistiques au long cours avec des musiciens très différents : Oxmo Puccino, Dj Mehdi, Karlito ou encore TTC et Didier Super. Aussi, je filmais des animaux, je faisais des choses très personnelles, du cinéma documentaire, par exemple un film sur les chevaux de cinéma, dont Dj Mehdi a signé la musique (rires). À l’époque, c’était compliqué de trouver un canal de diffusion…Je faisais aussi des films expérimentaux, ou je filmais des animaux comme des personnes, mais la question du rapport aux non-humains n’était pas du tout reconnue alors je les gardais pour moi. Et puis petit à petit, de projets en projets qu’on me proposait, j’ai bifurqué vers le cinéma et la télévision : je suis passée un temps par Canal + ou j’ai réalisé par exemple un épisode d’Engrenages "expérience", puis j’ai décidé de mettre en avant mes propres idées. J’ai réalisé un court-métrage avec Reda Kateb, et puis Jérôme Garcin et Wajdi Mouawad m’ont fait confiance pour adapter leurs romans et j’ai commencé à écrire. Mais le jeu pour gagner sa vie devient alors très différent…


Comment est né ce projet de film autour de la pensée de Philippe Descola, qui en démontrant que « la nature » n’est pas un concept universel, questionne notre rapport occidental au vivant, donne des perspectives sur d’autres rapports au monde ?


En 2013 le roman Anima, de Wajdi Mouawad, m’a transpercé. Le livre rejoignait ce qui me meut profondément, sans que je puisse le définir complètement à l’époque : je lui ai écrit une lettre, dans laquelle je disais qu’il fallait remplacer le mot « nature », qu’il ne correspondait plus à rien. Et, à partir de cette lettre, j’ai eu cette chance immense qu’il accepte de me confier les droits pour adapter Anima en série. Ensuite, dans le cadre de mes recherches sur l’adaptation, j’ai rencontré la pensée de Philippe Descola. C’était là l’éclairage brutal, clair, précis de mes intuitions d’artiste, j’ai eu l’impression d’enfin comprendre ce que, à tâtons, je cherchais à transmettre. J’ai été à sa rencontre et je lui ai proposé de travailler avec moi à faire un film pour rendre accessible sa pensée au plus de personnes possibles. Il a accepté, et depuis 2015, nous conversons : c’est une source d’inspiration inépuisable pour moi. Mon travail sensible rend tangibles les concepts qu’il propose par un autre biais que les mots, il les incarne. Et c’est accessible à tous, enfin c’est l’idée (rires), mais c’est ce qui ressort vraiment des projections-discussions que nous faisons dans toute la France - souvent ensemble - depuis maintenant une année et où nous rencontrons des personnes de tous les âges et de tous les milieux.

 J’ai rencontré la pensée de Philippe  Descola. C’était là l’éclairage brutal, clair, précis de mes intuitions d’artiste, j’ai eu l’impression d’enfin comprendre ce que, à tâtons, je cherchais à transmettre. J’ai été à sa rencontre et je lui ai proposé de travailler avec moi à faire un film pour rendre accessible sa pensée au plus de personnes possibles 

Eliza Levy

Ensuite, il y a aussi le nerf de la guerre : le financement, qui induit le canal de diffusion. Un film sur des concepts à destination d’un large public ce n’est pas ce qui est le plus évident à faire produire… Ce fut assez long, mais cela m’a permis de connaître et de construire une vraie relation de travail avec Philippe, de voir ce qu’il fallait mettre dans ce film, comprendre ce qu’il y avait d’important à montrer, de rencontrer et de dialoguer avec tous les acteurs des humanités écologiques. Et puis, las que les producteurs m’expliquent avec condescendance que ce que je voulais faire était impossible, j’ai décidé de le produire moi et là, le chemin s'est ouvert… J’ai rencontré Isabelle Bianchet : ce film, et la façon dont il existe, est le fruit de notre travail commun. Pour nous, occuper l’espace médiatique est une responsabilité et doit recomposer des liens. Faire surgir un film demande une telle énergie, c’est une dépense de moyens importants : il faut signifier quelque chose. Pour mettre en œuvre cela, nous avons eu la chance d’être soutenues immédiatement par l’équipe documentaire de TV5 Monde, qui est un partenaire fantastique.
Ce temps nécessaire pour que le film puisse voir le jour l’a influencé évidemment éditorialement. Le lancement de la production a coïncidé avec l’abandon du projet d’aéroport à Notre Dame des Landes Ensuite, le confinement a modifié le film : la 1re version du montage juste avant le confinement était très poétique, la conflictualité n’existait pas. Avec les événements liés à la crise sanitaire, on a vu que les choses s’arrêtaient, pouvaient être différentes, que le pouvoir d’agir du monde politique était possible et que certaines idées que défendent le film émergeaient dans le débat public. Collectivement, avec l’équipe du film et les gens de la ZAD, on s’est dit qu’on pouvait montrer l’opposition, la violence. Je pense que la version actuelle est plus dure, mais beaucoup mieux.

 Avec les événements liés à la crise sanitaire, on a vu que les choses s’arrêtaient, pouvaient être différentes, que le pouvoir d’agir du monde politique était possible et que certaines idées que défendent le film émergeaient dans le débat public. Collectivement, avec l’équipe du film et les gens de la ZAD, on s’est dit qu’on pouvait montrer l’opposition, la violence. Je pense que la version actuelle est plus dure, mais beaucoup mieux. 

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Le fond, le propos incarné par Philippe Descola, influence-t-il la forme de votre film ?

Oui, précisément, il n’y pas de différence entre fond et forme, c’est le sujet même. J’ai fait toutes les images et tous mes personnages, les humains ou les autres, ont la même importance, ma façon de filmer est une position politique. Je me mets à hauteur des autres, je cherche à me mettre dans la temporalité des autres. C’est une question de regard, de temps, et d’attention à l’autre. Tout s’exprime autour de nous, la parole articulée n’a pas le monopole… il faut passer du temps, regarder… Il s’agit d’être à l’affût, de capter les choses qui arrivent, surgissent, dans le quotidien : l’animal qui passe, le lierre là, devant chez soi… Transmettre mon regard et faire ressurgir la poésie partout tout autour de nous. Nous sommes entourés de beaucoup d’être magiques et magnifiques.

L’utilisation ponctuelle de time-lapse (accélération de la vitesse des images), lors d’un portrait de plante par exemple où l’on perçoit ses micro-mouvements, participe à cela ?


Oui, ce moment-là du film correspond à une journée face à la plante. Ce qui est génial avec le cinéma c’est qu’il peut permettre d’expérimenter la temporalité d’un arbre, d’une plante, de saisir - toujours à travers avec notre perception bien sûr - celle que peut avoir une plante du temps. Ce sont des gestes très simples. Je ne voulais pas que le film soit performatif, ce que j’ai fait ne demande pas de débauches de moyens, c’est important que ce soit à la portée de tout le monde. La boîte à outils que propose Philippe Descola appelle à ne pas fantasmer cette nature. De la même façon, je ne cherche pas l’extraordinaire comme il est habituel dans les documentaires animaliers, qui sont dans le sublime. Il s’agit de quotidien, proche.


Comment avez-vous conçu le montage du film ?

Je conçois mes films comme un langage grammatical et mélodique, avec des phrases structurées en quelques-sortes dont je connais tous les éléments à l’avance. Ensuite, je les compose avec ce que m’offre l’instant. Je vais chercher des images autour de moi, j’ai en tête l’ensemble du film et tout ce dont j’ai besoin, puis je sais quelle image ira avec quelle autre. Pendant le montage, si nous constatons qu’il manque un élément de langage particulier, je vais repartir avec ma caméra, par exemple chercher le vent, un autre rayon de soleil… Pour moi, ces images associées les unes aux autres deviennent un langage aussi symbolique et signifiant que la parole et les actions des humains. J’ai la chance immense que Thomas Courcelle, mon partenaire de montage de toujours soit aussi musicien, cela permet de travailler le montage image comme une mélodie.

 Ce qui est génial avec le cinéma c’est qu’il peut permettre d’expérimenter la temporalité d’un arbre, d’une plante, de saisir - toujours à travers avec notre perception bien sûr - celle que peut avoir une plante du temps.

Eliza Levy

L’image travaillée comme une mélodie… Justement le travail du son est particulièrement marqué, comment avez-vous procédé ?

Oui, il y a eu un très gros travail sur le son, très précis ! Avant même de commencer à écrire, je savais qu’il faudrait cette partition sonore qui imagine le point de vue des autres. Je vais vous donner un exemple : le film commence par un plan sur un peuplier, dont les feuilles font un bruit très particulier, comme de l’eau. Dans les premières pages du Hussard sur le toit, Giono écrit cela magiquement. Lorsqu’au mixage on a cherché dans la meilleure sonothèque de films animaliers le son juste, j’ai constaté qu’il n’existait pas “son de peuplier”, on a dû chercher à la main pour finir par en trouver un, car dans les sonothèques les arbres sont rangés par "arbres" pas par essence (rires). Nous n’avons pas encore les outils de précision pour donner une voix juste aux autres qu’humains, et ce n’est qu’en donnant une voix juste que cela peut avoir un sens, et transmettre quelque chose de juste.
Le travail de la musique avec Marie-Jeanne Serero est toujours un moment fabuleux pour moi, et là, j’ai pu le faire en amont (c’est la 3eme fois que nous travaillons ensemble). Je lui montre quelques rushs, une liste de mots, une phrase qui symbolise ce que je veux transmettre et ensuite magique ! Elle offre sa musique au film qui se fond dans les sonorités et puis nous ajustons…
J’ai confié tout le travail de création sonore à Rana Eid, dont le studio son DB studios est à Beyrouth. Comme nous étions en pleine pandémie tout s’est fait par voie numérique, chaque plan a demandé un travail énorme de bruitage, de sound design. C’est une amie de longue date, nous partageons une sensibilité, un engagement commun. Elle a plongé dans le film, elle a joué sa partition dessus, fait un travail colossal avec ses équipes. Ensuite, nous l’avons mixé à Paris avec Florent Lavallée, qui est un chef d’orchestre ! On peut suggérer tellement de sentiments avec le son, soutenir tout un récit, souvent nous n’avons pas conscience de son pouvoir de subversion.

 On peut suggérer tellement de sentiments avec le son, soutenir tout un récit, souvent nous n’avons pas conscience de son pouvoir de subversion. 

Eliza Levy

La projection qui aura lieu au MAC de Lyon s’intègre à un programme chargé de projections/rencontres dans toute la France. Le film a été conçu pour être le support de discussions ?

Oui, il a été pensé pour ouvrir une discussion. La première projection du film, qui n’était pas encore fini, s’est déroulée l’été 2020 à la ZAD. Mais nous avons vraiment commencé à tourner en été 2021. Pendant le temps d’échange après le film, les gens sont très touchés, le film bouleverse souvent et il y a un besoin de parole derrière. Les jeunes, notamment les étudiants, sont très réceptifs, nous sommes beaucoup invités dans les universités où il se passe beaucoup de choses ! Ce sont de vrais espaces vivants de pensées !
Nous aimons le relier à des luttes locales, si cela s’y prête. Par exemple, nous étions à la Rochelle, et lors de la projection dans le cadre du très beau festival Terre et Lettre, Jean-Marie Dréan (un personnage du film, habitants de la ZAD) à ouvert le débat vers des gens qui se battent contre les mégas-bassines, ces retenues d’eau à ciel ouvert par des agriculteurs, une méthode de la FNSEA qui privatise l’eau1. Le film redonne du pouvoir, du pouvoir d’agir, et c’est important pour nous de le relier à des actions en cours.

 Le film redonne du pouvoir, du pouvoir d’agir, et c’est important pour nous de le relier à des actions en cours. 

Eliza Levy
Composer les Mondes  ©Eliza Levy

Vous écrivez actuellement un deuxième long métrage « la fausse transparence du réel » ?

C’est le tout début oui. L’idée serait de remonter le trajet d’une goutte de pétrole, de façon poétique, pas géopolitique, raconter ce trajet du point de vue de tous les non-humains, qui vont être pris dans ce réseau-là. J’aimerais travailler ça à partir d’une mise en récit des concepts de Philippe sur l’image et le paysage, et montrer que nos systèmes de représentations sont liés à la façon dont on fait monde, qu’il y en a plein, qu’il y a autant de manière de faire figuration que d’être au monde, de provoquer un décalage du regard.


Vous avez qualifié le roman « Anima » de « roman du décentrement », quelles autres œuvres vous semblent participer à ce mouvement ? Certains projets qui prendront corps lors de cette Biennale, comme le conte de la renouée déclamé par Delphine Thouilleux qui incarne la plante, ou le Cercle des Cyber Sorcières qui revendique des liens avec d’autres espèces vivantes, ou encore la recherche de Simone Fehlinger qui questionne nos créations d’images porteuses d’une vision d’un environnement maîtrisable, rentrent-ils en résonnance avec votre démarche ?

Tout ça est très important, toutes les initiatives qui vont dans ce sens sont fondamentales. Pour comprendre d’où l’on peut repenser le monde, nous avons besoin de tout, de choses très pointues et d’autres plus généralistes. Tous, nous avons compris qu’il y a un gros problème, que notre monde ne tient plus. Les initiatives permettant de travailler nos imaginaires, de les ouvrir sont salutaires.
Un exemple d’œuvre qui m’a bouleversée est celle du photographe Stephen Gill. Il utilise des caméras pièges par exemple avec son projet « The pillar ». Les images sont incroyables, splendides, c’est magique.
D’autres cultures, qui n’ont pas le même rapport à la nature, donnent aussi des œuvres cinématographiques très fortes, comme celle de Miyazaki par exemple, où la poésie, la magie, le rapport au milieu, à l’enchantement, sont merveilleux.
Bien sur le travail d’Alessandro Pignocchi et celui de Nasstaja Martin qui sont directement dans la même trajectoire.

  Tous, nous avons compris qu’il y a un gros problème, que notre monde ne tient plus. Les initiatives permettant de travailler nos imaginaires, de les ouvrir sont salutaires. 

Eliza Levy

La BD « la recomposition des mondes »,  est une autre œuvre liée à la pensée de Descola. Son auteur Alessandro Pignocchi a vécu à la ZAD de Notre Dame des Landes. Les titres de vos œuvres sont très proches. Quels sont vos rapports avec son auteur ?

Alessandro et moi-même avons une trajectoire parallèle, nous avons rencontré Philippe à peu près au même moment. Juste après la bataille pour l’abandon de l’aéroport, il était à la ZAD, et c’est lui qui nous a dit qu’il fallait absolument venir, c’est grâce à lui que nous y sommes allés, il nous a ouvert la porte de la ZAD. Je tiens à le remercier ici.
« Composer les Mondes » était le premier titre que Philippe Descola voulait donner à « Par-delà nature et culture ». Il a été très présent pendant toute la fabrication du film, alors quand la question du titre s’est posée, Philippe l’a proposé, et il a toujours les meilleures idées (rires) ! C’est pour ça que ce titre revient souvent. Cette notion de « composer » positionne le fait que penser qu’on va tout effacer et tout on recommencer est une aberration.

Nos manières de faire des images est « anthropocentrée », le développement du cinéma est lié à cette recherche de reproduction du monde tel qu’on le voit… Descola s'intéresse aux images2, et dans votre film il date du 15e siècle l'émergence dans les images de cette notion de “nature” dont l’homme s’extrait. Mais l’art permet aussi de se mettre à la place de, de développer de l’empathie etc, quelles formes peut prendre un art cherchant à créer du lien avec les non-humains ?

Le Cinéma est un fils du naturalisme, mais il permet aussi le décentrement, de se mettre dans la perception des autres. Oui, c’est anthropocentré, car on sera toujours des humains et cela ne remplacera jamais l’expérience du monde, mais si cela peut décentrer nos regards, faire des tentatives d’ouverture à d’autres sensibilités, c’est déjà ça. Pour moi, il s’agit de redonner vie au décor, ce qui n’est pas du tout la façon commune de faire des films aujourd’hui. 

Jean-Marc Lachaud, philosophe et théoricien de l'art français, dans un article intitulé Que peut (malgré tout) l’art ? » de 2015, écrit « Il serait absurde de prétendre que l’art puisse à lui seul bouleverser l’ordre établi. Cependant, en dénonçant l’insupportable et en traçant les contours aléatoires d’autres horizons, en plongeant l’individu au cœur d’une expérience au sein de laquelle peuvent être réveillés ou activés d’insoupçonnables aspirations et désirs, certaines œuvres ont incontestablement le pouvoir, comme le soutient Herbert Marcuse, de « changer la conscience et les pulsions des hommes et des femmes », lesquel(le)s pourraient changer le monde. ».
Selon vous, l’art peut-il accompagner / provoquer des bifurcations ?


Nous sommes submergés par des images qui fabriquent les biais à partir desquels nous pensons et construisons nos désirs. L’art est fondamental. Fabriquer une image est déjà un geste politique. Oui, toute image ou objet qui apparaît dans un espace public peut provoquer des bifurcations. Les images ont un immense pouvoir. Philippe Descola dit dans le film que les changements se voient d’abord dans les images avant de se voir dans les écrits. C’est assez incroyable ce que cela ouvre comme champs : la transformation passe d’abord par la figuration.
« Recomposer les mondes » c’est assez proche de « bifurquer », en ce qu’il s’agit de ne pas continuer la voie toute droite, toute tracée mais pas de partir de rien. Ce qui se jouait à Notre Dame des Landes, peu de personnes l’ont saisi. La ZAD, ce sont beaucoup de personnes très différentes, qui composent un collectif et se battent, c’est fantastique. En plus de la dimension écologique, il y a la dimension politique qui est compliquée à comprendre si on ne la vit pas. L’art permet d’approcher cela.

 Recomposer les mondes c’est assez proche de bifurquer, en ce qu’il s’agit de ne pas continuer la voie toute droite, toute tracée mais pas de partir de rien. 

Eliza Levy

Toutes les infos sur la projection du 27 avril

par Coline Vernaypar Coline Vernay

1Les formes du visible, Philippe Descola, Seuil, 2021. Sur cet ouvrage, lire par exemple l’article du Monde : « Les Formes du visible » : Philippe Descola remet l’histoire de l’art en jeu

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