20.11.2020 ⁄ 14:0015:00
Rencontre

Le bout de la route : une critique apocalyptique ?

Par Sandra Jacquier

Yasmine Attoumane, exposition L'anthropocène et après ?, Cité des Arts, La Réunion, du 6 novembre 2020 au 31 janvier 2021, commissariat de Paul Ardenne et Nathalie Gonthier ©ADAGP, Paris, 2020.

Discussion avec Paul Ardenne (sur des questions de Karim Ghaddab) organisée par l’unité de recherche Design et Création de l’Esadse et soutenue par le ministère de la Culture en partenariat scientifique avec les Archives de la critique d’art et artpress.

Inscription gratuite mais obligatoire

Le bout de la route : une critique apocalyptique ? 
C’est devenu un truisme que de souligner la multiplication des crises de tous ordres, au début d’un XXIe siècle qui s’est ouvert avec les attentats terroristes du World Trade Center, s’est poursuivi avec la crise financière des subprimes en 2008, puis la crise migratoire depuis une dizaine d’années, la crise écologique et climatique qui désigne notre présent comme “anthropocène”, la crise politique mondialisée qui voit émerger populismes et mouvements sociaux de grande ampleur, et désormais la crise sanitaire liée à la pandémie de covid 19. 
En regard de cet état de crise généralisé et permanent, la situation de l’art apparaît comme un épiphénomène qui ne concerne qu’une minorité de privilégiés. Pourtant, si l’on en croit l’étymologie, la “crise” est un moment “critique”, propre à basculer vers la guérison ou la mort. Par sa capacité supposée de diagnostic, la critique d’art est-elle (encore) en mesure de nous éclairer sur les œuvres et, par conséquent, sur l’état du monde dans lequel elles s’inscrivent ? Dans un contexte d’urgence permanente, peut-elle se montrer réceptive à des œuvres qui ne s’inscrivent pas dans le commentaire de l’actualité ? Peut-elle maintenir des prétentions évaluatrices ou n’est-elle réduite qu’à un exercice communicationnel parfaitement intégré à l’industrie culturelle ? Le délicat tressage que, depuis sa naissance au siècle des lumières, la critique d’art entendait nouer entre rationalité et sensibilité conserve-t-il aujourd’hui sa pertinence ?  

Participants

Paul Ardenne
Paul Ardenne est agrégé d’histoire et docteur en histoire de l’art. Il enseigne l’histoire de l’art contemporain à l’université de Picardie Jules Verne, à Amiens. Il est écrivain, critique d’art et commissaire d’expositions. 
Parmi une trentaine d’essais publiés, citons : L’Art dans son moment politique (La Lettre Volée, 2000), L’Image Corps – Figures de l’humain dans l’art du XXe siècle (éd. du Regard, 2001), Un art contextuel (Flammarion, 2002), Terre habitée : humain et urbain à l’ère de la mondialisation (Archibooks, 2005, réédition augmentée en 2013), Extrême : esthétiques de la limite dépassée (Flammarion, 2006), Moto, notre amour (Flammarion, 2010), Un art écologique : création plasticienne et anthropocène (Le Bord de l’Eau, 2018). 
Sur cette dernière thématique, il est le commissaire de L’anthropocène, et après ?, une exposition qui vient de s’ouvrir à Saint-Denis de la Réunion. 

Karim Ghaddab  
Karim Ghaddab est critique d’art, membre de l’AICA (association internationale des critiques d’art). Il collabore à diverses revues spécialisées, en particulier artpress, et a écrit une quarantaine de préfaces de catalogues d’expositions. Il est également commissaire d'exposition et a été directeur artistique de l'Art dans les chapelles de 2011 à 2016. 


La sécurité des intervenants et des publics reste la priorité. Les différentes journées sont adaptées afin d’être compatibles avec les gestes barrières : espacement entre chaque siège d'un mètre minimum, éclatement de l’évènement dans différentes salles, nombre de personnes par journée limité, tenue des journées en visioconférence , etc.

Par Sandra Jacquier


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