18.04.2025/18:00
Rencontre

Périphéries du droit d’auteur

Rencontres et projection dans le cadre des journées d’études et de rencontres As long as you don’t steal we share

par Sandra JacquierLe 18 avril à 18h
Bar de l’aube,
61 Rue Antoine Durafour,
42100 Saint-Étienne


Entrée libre

Contact
jacopo.rasmi@univ-st-etienne.fr
jeremie.nuel@esadse.fr


Rencontres

C’est à vouloir en sortir, qu’implacablement on y rentre. Extractivismes, droit d’auteur, libre

Sarah Mekdijan  

« Enseignante chercheure à l’Université, je suis prise dans une structure qui produit le statut d’autrice, originale et souveraine, jouissant de droits de propriété intellectuelle. Le statut de chercheur·e fonctionnaire a ceci de particulier qu’il est lié à la notion d’« autonomie » : mes droits d’autrice m’appartiennent exclusivement, je n’ai pas à les céder à l’institution universitaire où je suis salariée. Propriété intellectuelle et autonomie sont ainsi corrélées et sont défendues, comme conditions d’exercice de la « liberté académique ». Dans le champ artistique, l’autonomie propriétaire, garantie de la liberté de création, est aussi centrale. Or, le droit d’auteur est aussi la condition de la privatisation, de l’enclosure, de la marchandisation de ce qui est rendu valorisable et échangeable, de la mise en concurrence, de l’exploitation des auteur·trices (avec un droit d’auteur bien moins solidaire que le droit du travail), de l’extractivisme-coupure de liens vivants, au profit d’un ordre souverain propriétaire, de déresponsabilisations des institutions. En complément de cette double impasse d’une liberté servile, vouloir sortir du droit d’auteur, comme tentent, par exemple, des licences de « sciences ouvertes », sont des manières, implacablement, comme j’essaierai de le montrer, de renforcer l’ubérisation. » Sarah Mekdjian

Sarah Mekdjian enseigne et mène des recherches à l’Université de Grenoble au département de géographie sociale. Elle s’inquiète des conditions juridiques et matérielles des travaux en sciences sociales, des rapports capitalistes et postcoloniaux qui les produisent. Parmi ces questions, les impossibilités du droit d’auteur et de la propriété intellectuelle, en lien avec les droits des étrangers et des citoyens, sont mises en jeu dans l’ouvrage L’intérêt à agir. Quand l’art s’inquiète du droit des étrangers et du droit d’auteur, paru en 2023 aux éditions Lorelei, et co-signé avec Patrick Bernier, Laye Diakité, Aliou Diallo, Pathé Diallo, Olive Martin, Cynthia Montier, Marie Moreau, Saâ Raphaël Moundekeno, et Abdul-Hadi Yasuev.

Désobéissances technologiques. El paquete, SNet & Marakka 2000

Ernesto Oroza

« Cuba est un pays des Caraïbes dirigé depuis 1959 par un régime communiste autoproclamé. L’embargo commercial et financier sur l’île décrété par les USA dans les années 1960 est toujours en vigueur. Cet isolement est aggravé par le contrôle étroit exercé par le gouvernement sur la libre circulation de l’information et l’accès aux ressources et aux biens de base, ce qui a eu un impact sur la vie quotidienne à Cuba pendant de nombreuses années. Pendant des décennies, le gouvernement lui-même a pratiqué la piraterie audiovisuelle pour fournir du matériel aux chaînes de télévision officielles. Dans les universités du pays, des centaines de livres et de publications périodiques internationales ont été piratés pour répondre aux besoins des étudiants en matière d’éducation et d’information. El paquete, SNet & Marakka 2000 constituent trois histoires de contournement des contraintes institutionnelles et techniques en lien avec la communauté cubaine de l’île et de la diaspora. Trois histoires d’infrastructures alternatives de diffusion de la culture en situation de nécessité. » Ernesto Oroza

Ernesto Oroza est designer, artiste, chercheur, diplômé de l’Institut Supérieur de Design de l’université de la Havane, il s’est intéressé aux architectures de la nécessité, à la désobéissance technologique et autres sujets qui relient design et société en temps de crise économique et politique. Sa pratique achemine la tradition de l’architecture radicale dans une utilisation analytique des typologies d’objets contemporains et des forces de production.

Projection

Marakka 2012

Magdiel Aspillaga & Ernesto Oroza, 35 min, 2012

Depuis 1983, Waldo Fernandez « Marakka » rassemble des archives de la mémoire audiovisuelle cubaine. La collection, qui fonctionne commercialement sous la marque « Marakka 2000 », s’appuie et exploite une faille créée par les relations diplomatiques actuelles entre Cuba et les États-Unis, et est soutenue par une compréhension précise et astucieuse des procédures actuelles concernant la protection des droits d’auteur aux États-Unis.

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