Entretien | Biennale mag | Biennale 2022

Une visite avec...

Amélie, médiatrice, présente Maison Soustraire

Amélie dans l'exposition Maison Soustraire © Coline Vernay - Cité du design

par Coline VernayColine Vernay

À quoi ressemble la Biennale vue de l'intérieur ? 
Nous avons interrogé la médiatrice Amélie, pour en savoir plus sur son quotidien, ses ressentis, et les réactions qu'elle observe dans le public. 

Qui es-tu ?

Je m’appelle Amélie et j’ai 24 ans. J’ai fait des études en médiation culturelle : une licence d’organisation de projets culturels et un master de management culturel. Dans ce cadre, j’ai étudié notamment l’histoire de l’art. Puis, j’ai découvert le design lors d’un service civique au Tuba, à Lyon, où j’étais en lien avec 2 designers de services. Être médiatrice à la Biennale est mon 1er emploi après la fin de mes études et de ce service civique !

J’étais curieuse d’en découvrir plus sur l’univers du design. La Biennale permet de voir sur un temps assez long comment ça se passe au niveau de l’événementiel culturel. Le fait qu'elle soit installée dans un ancien bâtiment, sur un site chargé d’histoires, me plaît beaucoup.

Amélie dans l'exposition Maison Soustraire © Coline Vernay - Cité du design

C’est quoi pour toi le design ?

C’est super vaste. Le design cherche à adapter quelque chose - que ce soit un lieu, un outil, une image ou même un site internet - à une population, des utilisateurs, en allant à leur rencontre et les écoutant au quotidien.

C’est quoi pour toi les bifurcations ?


C’est l’idée de changer d’orientation, d’aller dans une autre direction. Certaines bifurcations sont des souhaits personnels, d’autres sont obligatoires - comme la Biennale qui a dû, dans le contexte du Covid, être reportée. Les bifurcations peuvent être individuelles comme collectives. 

Tu bifurques ?

Quand on pense à la question environnementale, les enjeux sont forts, les deadlines sont proches si on veut limiter les difficultés au niveau humanitaire… J’essaye au maximum de faire mon petit chemin.

En tant que médiatrice, qu’est-ce qui te plaît particulièrement ?

J’aime échanger avec différents types de publics. Comme tout le monde est différent, cela apporte toujours quelque chose. J’apprends aussi parfois des choses, l’enrichissement est mutuel. Certains publics sont plus difficiles, c’est aussi un chalenge d’arriver à leur faire apprécier et comprendre ce qu’ils peuvent voir, capter les enjeux derrière les expositions présentées. 

Tu as choisi de nous présenter l'exposition Maison soustraire. Pourquoi ?

Pour moi, c’est l’une des expositions les plus percutantes. C’est la plus petite expo, la seule qui présente le travail d’une seule designer, et elle est très appréciée par le public. Elle fait réfléchir les plus jeunes comme les plus âgés. C’est curieux, car on n’a jamais les mêmes réactions ! Mathilde Pellé, par sa démarche consistant à suivre un protocole l’amenant à dépouiller progressivement son appartement, fait réfléchir au surplus dans notre quotidien, la matière produite qu’on peut avoir chez-soi… Si on va plus loin, elle interroge aussi la notion de « minimalisme », qui bascule d’une démarche en « accès libre » à un bien « à consommer », une tendance de produits dits de style « minimalistes ». Maison Soustraire permet des échanges riches, provoque des réactions intéressantes.

Y-a—t-il un objet en particulier sur lequel les gens s’arrêtent ?


La salle de bain impressionne, le public la décrypte beaucoup. L’amas de matière restantes, entreposées à la fin de l’exposition percute aussi les spectateurs : on se demande à quoi ça sert, qu’est-ce qu’on va en faire après… Face à cette surprise, ce questionnement, le dialogue peut s’enclencher. Lorsque ce sont des groupes scolaires qui visitent, certains élèves comprennent le propos, d’autres non, et s’instaure alors un dialogue entre eux. Ces objets, de manière globale, font leur effet. A propos de la fourchette par exemple, un élève de primaire m’a dit que pour arriver à ce même résultat, il aurait suffi de prendre la fourchette pour escargot et de la couper en deux. Ça m’a fait beaucoup rire. Le four fait lui aussi réagir, car ce n’est plus qu’une résistance : ce n’est pas du tout sécurisé, et les visiteurs se posent des questions sur la sécurité globale dans l’aménagement qu’a pu faire Mathilde Pellé. 

Et toi, quel est ton élément préféré ?

C’est difficile de choisir… La lampe est celle qui m’a fait le plus rire. Elle fait elle aussi beaucoup parler lors des visites. C’est le fail de cette expérience, le seul objet qui a perdu de son utilité au fur et à mesure. Ainsi, elle est le contre-exemple de toute l’exposition, et c’est drôle. Cette petite chose a pu être exploitée pendant une période, mais, comme elle est composée de petites pièces électroniques au bout d’un moment elle n’a plus fonctionné, elle n’a pas pu la réexploiter.

Que dirais-tu à ta voisine pour l’inviter à venir ?

Simplement que la Biennale est hyper abordable, on est sur une thématique très vaste cette année, qui permet d’aborder différents sujets tout en étant vraiment facilement compréhensible, non-élitiste. On pourrait croire que le design concerne des objets haut de gamme un peu bizarres, mais quand on visite cette Biennale, on réalise que ça parle de choses plus concrètes, qui nous sont quotidiennes. Même si ce n’est pas lié directement à sa profession ou à ses intérêts personnels a priori, elle trouvera toujours quelque chose qui l’intéressera dans les expositions. 

Amélie dans l'exposition Maison Soustraire © Coline Vernay - Cité du design

Que dirais-tu à un enfant de ton entourage pour l’attirer ici ?

Qu’il y a l’espace « Biomimétisme » dédié à tout ce qui est sensoriel, qui permet d’expérimenter physiquement certaines notions : escalier musical, etc. Aussi, pour les fans d'automobiles, l’exposition Autofiction est parfaite. Et pour ceux qui aiment les vêtements, on en parle notamment dans l’exposition Dépliages : les points d’accroches pour captiver les enfants ne manquent pas ! 

par Coline VernayColine Vernay


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