Entretien | Biennale mag | Biennale 2022

Une visite avec...

Axelle, médiatrice à la Biennale, présente l'exposition At Home.

Axelle, médiatrice, dans l'exposition At Home © Coline Vernay - Cité du Design

par Coline Vernay

À quoi ressemble la Biennale vue de l'intérieur ? 
Nous avons interrogé la médiatrice Axelle, pour en savoir plus sur son quotidien, ses ressentis, et les réactions qu'elle observe dans le public. 

Qui es-tu et comment es-tu arrivée à la Biennale ?

Je suis Axelle, j’ai 20 ans, j’ai étudié pendant 2 années à l’École Supérieure d’Art et Design de Saint-Étienne, en formation art, pendant lesquelles j’ai beaucoup appris. Je suis en actuellement en réorientation pour me diriger vers l’illustration, et profite de la période de coupure pour être médiatrice pendant la Biennale !

C’est quoi pour toi les bifurcations ?

Les bifurcations, ce sont les changements de route, par exemple au sein de la société. Il y a les bifurcations contraintes, comme celles liées au COVID, et les bifurcations choisies comme devenir végétarien. Il y a plein de manières de bifurquer dans sa vie.

C’est quoi pour toi le design ?

J’ai un peu de mal à définir le design de façon linéaire. Pour moi, ça englobe tellement de choses… Avant de l’étudier, je ne pensais pas que c’était accessible. Mais je me suis rendue compte, et c’est la chose importante que la Biennale m’a apprise, qu’on n'était pas obligé d’être designer pour faire du design... C’est en ça que c’est intéressant. 

Axelle, médiatrice, dans l'exposition At Home  © Maëlle Dagron - Cité du Design

Quelle est l’exposition que tu préfères présenter ?

At Home ! Il s’agit d’une exposition qui, comme son nom l’indique, nous vient d’Angleterre. Ses trois commissaires sont de Kingston, elles ont conçu une expo qui parle de l’espace domestique sous toutes ses coutures : le bien-être, la connectivité ou encore l’utopie... Cette expo nous fait nous poser des questions sur nos espaces domestiques, notre consommation : ai-je vraiment besoin de cet objet-là ?
On y trouve des objets cherchant à apporter plus de sécurité, de l’autonomie, par exemple pour les personnes qui sont atteintes de certains handicaps, etc. On parle aussi, évidemment, de la place des technologies dans la maison. Aujourd’hui, c’est compliqué de vivre sans. Ce qui est étonnant c'est qu’il y a beaucoup d’œuvres des années 70, et qu’elles peuvent, aujourd’hui encore, nous toucher : ce sont des œuvres visionnaires dans leurs manières de faire.  

Quelle est ton œuvre préférée ?

J’aime beaucoup les sculptures de Marlène Huissoud. Elles apportent un refuge aux insectes, et rappellent que tout le monde a besoin de son propre espace pour vivre en harmonie.

Axelle, médiatrice à la Biennale

Quelle est l’œuvre préférée des spectateurs ? 

Celle où ils s’arrêtent le plus, dont je suis obligée de parler à chaque fois, ce sont les tabourets avec des cheveux. Visuellement, c’est assez étonnant.
Et puis, il y a évidemment le presse-agrumes de Philippe Starck : c’est une œuvre qui fait débat. Dès qu’on arrive près d’elle, on a un moment où avec le public on se demande : « oui mais c’est de la décoration », « oui mais c’est une œuvre d’art », « oui mais est-ce vraiment utile de l’avoir si ça ne marche pas ? », « Quel est l’intérêt d’avoir quelque chose qui ne marche pas ? » « Pourquoi l’achète-t-on quand même ? »… La discussion est animée !

Qu’aimes-tu dans ton métier de médiatrice ?

Ce qui me plaît, c’est la discussion entre les personnes. Comme je suis assez jeune, avec les scolaires comme les lycéens ou les collégiens, il y a tout de suite un rapport de confiance qui se crée, ce qui permet d’avoir vraiment une discussion. Ce n’est pas juste nous les médiateurs qui racontons ce qu’il y a à voir, mais les spectateurs donnent aussi leurs avis. C’est super sympa, les débats qu’on peut avoir. 

Les avis des visiteurs, leurs expériences personnelles, sont des choses qui m’intéressent beaucoup. Même des personnes qui ne sont pas forcément connaisseurs du design, peuvent donner des références très intéressantes, nourrir les échanges.

Axelle, médiatrice à la Biennale

Comment inviterais-tu quelqu’un qui ne connaît pas l’événement à venir ?

Ce qui est chouette avec cette Biennale, c’est que c’est vachement accessible. Ce ne sont pas forcément des designers qui sont exposés, l’endroit ne donne pas l’impression de quelque chose de pompeux qui ne nous concerne pas… Le design, c’est quelque chose qui nous concerne en réalité. La question sous-jacente de la Biennale, cette année, est l’écologie : aujourd’hui, le design rime avec production, mais faire du design sans penser à la planète, c’est extrêmement problématique, puisque c’est notre enjeu. C’est justement parce que c’est notre enjeu qu’il est intéressant de venir voir ce qui peut se faire. Quelles réflexions peut-on avoir ? Ça nous concerne tous et toutes, et les thèmes abordés – l’espace domestique, la voiture - sont accessibles.

 Comment attirerais-tu ta meilleure amie ?

En lui disant que je suis médiatrice ici (rires) ! Pour une personne qui ne s’intéresse pas au design, c’est sûr que ce n’est pas instinctif de venir à la Biennale. Je lui dirais de venir quand même, parce qu’il y a de la médiation postée (notamment lors des Happy Samedi), donc des personnes comme moi qui peuvent expliquer si ce n’est pas facile à comprendre, c’est la nouveauté de la Biennale cette année. Aussi, certaines expos sont surtout à regarder, il n’y a pas forcément besoin de vouloir tout comprendre, on peut aussi regarder pour le plaisir, ce n’est pas forcément de la réflexion qui est demandée, mais plus de l’observation. Il faut y aller pour voir que c’est intéressant. Ce sont des sujets abordés qui nous touchent, tout ne va pas nous parler, mais on peut forcément trouver une chose qui peut nous intéresser. On apprend forcément quelque chose en rentrant dans la Biennale si on est un minimum curieux.

Merci Axelle, on se retrouve lors d’une prochaine visite guidée, ou lors de tes permanences « médiation libre » du Happy Samedi !

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Axelle, médiatrice, dans l'exposition At Home © Coline Vernay - Cité du Design

par Coline Vernay


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