Edition 2013

« La mécanisation et la mort : la viande », in La Mécanisation au pouvoir

Siegfried Giedion

Siegfried Giedion (1888-1968), historien de l'art au Massachusetts Institute of Technology et à Harvard, publie, en 1948, Mechanization Takes Command, oeuvre majeure de l'examen des sociétés industrielles qui retrace l'histoire de la mécanisation et ses effets sur l'homme. Le chapitre « La mécanisation et la mort : la viande analyse la raison technique qui a orchestré scrupuleusement la mise en boîte du vivant. « Ce sont les dossiers du Bureau des brevets à Washington qui renseignent le mieux sur le fonctionnement de cette machine de mort [les abattoirs de Chicago]. On y voit comment les porcs sont tout doucement attrapés par une patte de derrière à l'aide d'ingénieux dispositifs ; comment on les attire vers la trappe au moyen de nourriture, et comment, suspendus en file indienne, ils prennent, tout en avançant, la meilleure position pour être abattus. On voit également comment on dépouille le bétail en se servant de poulies, de cordes et de leviers et comment on rase les porcs au moyen de pinces et de lames rotatives. »
Le pôle Recherche de la Cité du design et le post-diplôme Design et Recherche de l'ESADSE s'associent pour donner au visiteur de l'exposition Les androïdes rêvent-ils de cochons électriques ? l'occasion d'accéder à un texte fameux de Sigfried Giedion, « La mécanisation et la mort : la viande », chapitre extrait de La Mécanisation au pouvoir (1948) que les aléas de l'édition rendent indisponible en langue française. L'auteur observe la modernité en train de s'écrire à travers la production industrielle et massive de la viande ; comme le fit Upton Sinclair quarante ans plus tôt dans La Jungle, il montre comment le calcul, la rationalisation du travail, le progrès économique et le génie technique peuvent déboucher aussi sur la misère des animaux et des hommes. « Nous ne considérerons ici la mécanisation de la mort ni du point de vue du sentimentaliste ni de celui du fabricant de denrées alimentaires écrit Giedion. Notre souci est uniquement de montrer la relation qui existe entre la mécanisation et la mort. » Voeu pieux auquel oblige la neutralité axiologique de l'historien, mais que la nature de l'objet d'étude fait oublier à mesure que la description progresse. La fin du texte trahit l'humanité désenchantée de l'auteur.

Marie-Haude Caraës
et Marc Monjou
couverture la mécanisation et la mort : la viande de sigfried Giedon
Couverture de La mécanisation et la mort : la viande de Sigfried Giedon

Éléments techniques

Format : 15 x 24.3cm
Nombre de page : 40 pages
ISBN : 978-2-912808-57-8
Tirage : 1000 exemplaires
Prix : 2€
Éditions : Cité du design en collaboration avec le post-diplôme Design et Recherche, ESADSE.