La matériauthèque de la Cité du design en collaboration avec le Ceebios, l’agence Big Bang Project et Centrale Lyon ENISE, prépare pour la Biennale Internationale Design Saint-Étienne 2022 l’exposition Du sensoriel au biomimétisme, un autre regard sur un avenir plus sensible et durable.
Avec ses 4 milliards d’années d’expérience, le vivant a tellement à nous apprendre ! Il s’agit de se mettre à l’écoute de nos perceptions et de notre sensibilité, observer les façons de faire de la nature et s’en inspirer pour développer des méthodologies et des matériaux nouveaux. Cette démarche, baptisée biomimétisme, est illustrée ici par quelques exemples emblématiques.
Comment éviter que le train ne produise un bruit de tonnerre à chaque fois qu’il entre dans le tunnel ? S’inspirer du bec du matin-pêcheur a permis de rendre le train à grande vitesse japonais plus aérodynamique et donc plus silencieux.
À Singapour, l’Esplanade Theater possède une toiture bien particulière. En effet, elle est composée de panneaux d’aluminium, formant une carapace qui filtre la lumière naturelle et change de position en fonction de la position du soleil. Cette architecture directement inspirée de la peau d’un fruit, le durian, permet d’économiser 30 % d’énergie.
Le dispositif baptisé winglet à l’extrémité des ailes des avions a été imaginé par l’institut de bionique de Berlin après avoir observé l’élasticité de l’aile de la cigogne. En affaiblissant le tourbillon qui se forme à cet endroit, cela diminue la résistance de l’air.
Construit en 1996 à Harare (Zimbabwe), l’Eastgate Building s’inspire de la régulation thermique des termitières pour maintenir une température stable. Les résultats sont remarquables avec une économie de 35 % sur la climatisation par rapport à un immeuble classique.
L’analyse au microscope de la peau de requin a révélé des rainures qui, en provoquant des micros tourbillons autour de l’animal (connu sous le nom d’effet riblet), réduisent la résistance de l’eau. Cette étude a d’abord débouché sur la fabrication de combinaisons de natation avant d’inspirer les ingénieurs d’Airbus pour réduire la résistance à l’air des avions de type A320.
Les yeux de la crevette-mante disposent de 16 cônes pour reconnaître les couleurs (contre 3 chez l’homme et 2 chez le chien). Ils ont inspiré la conception d’une caméra médicale pour détecter les cellules cancéreuses durant une biopsie.
Le byssus, cet ensemble de fibres sécrétées par les moules pour s’accrocher aux rochers, n’a pas d’équivalent dans le monde. Leurs propriétés sont étonnantes : cinq fois plus résistants et seize fois plus extensibles qu’un tendon humain.
Anne-Marie Sargueil préside l’Institut Français du Design (IFD) depuis plus de 35 ans. Son regard, formé aux Sciences Humaines, s’est affûté au contact de designers et lors de collaborations variées (avec des institutions, l’industrie, la presse…). Investie et engagée pour un...
Olivier Saguez, fondateur de l'agence Saguez & Partners, connaît bien la Biennale. Rencontre après sa visite de la Biennale, pour recueillir ses impressions.
À quoi ressemble la Biennale vue de l'intérieur ? Nous avons interrogé la médiatrice Amélie, pour en savoir plus sur son quotidien, ses ressentis, et les réactions qu'elle observe dans le public.
Voir une exposition, c’est bien. En parler, interroger collectivement ce que l’on a sous les yeux, c’est encore mieux. Nous avons rencontré Johan qui accompagne les visiteurs. Il nous raconte son expérience de la Biennale et présente son expo coup de cœur : Dépliages.
Envisager, très concrètement, de nouvelles mobilités, c’est l’objet de la conférence Fix, flux + flow du 23 juin, liée à une programmation globale. Rencontre avec Laetitia Wolff, sa conceptrice.