L’art de notre temps se montre singulièrement poreux aux problématiques sociétales. Des théoriciens, tel Hal Foster, ont décelé un « retour du réel » dans l’art contemporain ‒ qui se démarque du formalisme et du purisme de la Modernité pour favoriser la création d’œuvres habitées d’une volonté de compréhension et de réflexion sur le monde. Au sein de ses écrits, l’artiste Allan Sekula défend le développement d’un art chevillé sur les réalités politiques. Il y a là un « tournant » dont les théoriciens s’accordent pour dire qu’il reflète une inquiétude à l’égard des évolutions de nos sociétés ; les craintes ainsi exprimées concernent, pour bonne part, ce que l’on nomme depuis les années 2000 « anthropocène ». Ce colloque international visera à examiner les façons dont les œuvres de l’art contemporain ‒ qu’elles soient plastiques, photographiques, cinématographiques ou encore littéraires ‒ pensent les évolutions du monde qui motivent l’usage croissant du terme « anthropocène ».
Lieu : Le Théâtre
École supérieure d’art et design de Saint-Étienne
10:45 Patricia Limido, Université de Paris : « Artistes 2.0 : le retour à la terre »
11:20 Bénédicte Ramade, Université du Québec à Montréal : « Le tournant anthropocène de l’art écologique »
11:55 Fabien Colombo, Université Bordeaux-Montaigne / EHESS : « Anthropocène et cartographie des controverses : enjeux de communication entre les sciences, les arts et les publics »
14:30 Julie Noirot, Université Lyon 2 : « La nouvelle photographie documentaire à l’épreuve du capitalocène »
15:05 Georges-Henry Laffont, École nationale supérieure d’architecture de Saint-Étienne : « Art(s) de dire et art(s) de voir l’Anthropocène au cinéma »
15:40 Pause
15:55 Matthieu Duperrex, École nationale supérieure d’architecture de Marseille : « Portrait de Bruno Latour en commissaire d’art »
16:30 Géraldine Sfez, Université de Lille : « Les fleurs fanées de Kapwani : recadrage dans l’image, recadrage dans l’histoire »
17:05 Pause
17:30 Vernissage de l’exposition Matières précieuses
Lieu
Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole
09:00 Rodolphe Olcèse, Université Jean-Monnet : « Une poétique du résidu (Jonas Delhaye) »
09:35 Cécile Delignou, Université de Montréal : « L’altération filmique : présence environnementale et discours écologique »
10:10 Pause10:25 Fernand Salzmann, Université de Genève : « Le poème sauvage de l’anthropocène »
11:00 Stéphane Le Mercier, École supérieure d’architecture et de design de Saint-Étienne : « Enseigner l’art et le design sous le régime de l’anthropocène »
11:45 Marina Caneve, artiste, Entretien avec Danièle Méaux : « Photographies de catastrophes en montagne, passées et à venir »
14:30 Hilde Van Gelder, Université de Leuven : « Vague de fond dans le Calaisis : arts contemporains et droit de renaître de la nature »
15:05 Serena Cello, Université de Gênes : « Tracts de crise ou l’implication de l’écrivain dans l’anthropocène »
15:40 Pause
15:55 Bertrand Stofleth, artiste : « Recoller la montagne »
16:40 Ignacio Acosta, artiste : « Copper Geographies », traducteurs Olivier Glain & Élisabeth Bouzonviller
Lieu
Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole
09:30 Suzanne Paquet, Université de Montréal : « Territoires, paysage, pratiques documentaires : autour de Refuge : après l’incendie »
10:05 Pascale Borrel, Université Rennes 2 : « L’imagination et la fantaisie humaines. À propos de Nature & Politics de Thomas Struth »
10:40 Alexander Streitberger, Université catholique de Louvain : « Un glacier avoisine une forêt tropicale : la nature comme objet paradoxal chez Victor Burgin et David Claerbout »
11:15 Pause
11:30 Fabrice Flahutez, Université de Saint-Etienne, Film : « Quand l’artiste s’exprime sur l’anthropocène »
15:15 Marie-Laure Delaporte, Université Paris-Nanterre : « Prophétiser l’anthropocène ? La trilogie Qatsi de Godfrey Reggio »
14:50 Nathalie Dietschy, Université de Lausanne : « Nature & machines : les paysages de Trevor Paglen »
15:25 Pause
15:40 Géraldine Le Roux, Université de Bretagne occidentale : « La baleine aborigène plutôt que l’anthropocène. Comment des visiteurs s’engagent dans une pensée du monde en tissant des fils de pêche perdus »
16:15 Olga Smith, Université de Vienne : « Paysages post-humains »
16:50 Jean-Pierre Mourey, Université Jean-Monnet : Conclusions
