Entretien

Guillaume Bloget, Être là

Rencontre avec Guillaume Bloget

Sommaire

par Maëla Verlet

Guillaume Bloget est le deuxième designer invité dans le cadre du cycle Présent >< Futur. Son exposition, Être là, est pensée comme une photographie de son travail et marque pour lui un temps de pause, un pas de côté.

Quelles sont tes inspirations ?

Charlotte Perriand dit qu’il faut garder l’œil en éventail. J’essaie d’être un peu dans cette attitude. J’absorbe ce qui est autour de moi. Pour citer un autre designer, Ettore Sottsass dit que le designer est une éponge cosmique. J'aime bien cette expression parce qu'elle est assez imagée. Je vais à des concerts et quand je reste chez moi, il peut m’arriver de regarder des documentaires animaliers. Je pense qu’il y a du bon à prendre partout. Évidemment, je fréquente quand même les musées et je marche beaucoup en ville, je trouve que c’est un des meilleurs moyens pour découvrir plein de choses étonnantes.

Comment développes-tu tes projets ?

Ce qui m'intéresse dans un projet, c'est d'essayer de comprendre le plus de choses possibles. Même lorsqu’il s’agit d’une lampe, je veux comprendre où elle va être placée, pour qui, à quel prix ou comment s’en servir. Est- ce qu’on peut changer des pièces ? Est-ce qu’il y a un service après-vente ? J’essaie de voir l’objet de la façon la plus large possible, comme un service. Une fois que j’ai tous ces paramètres, j’essaye de voir jusqu’où on peut aller en termes d’optimisation, dans les matériaux par exemple, en utilisant le moins de matière possible pour le plus d’effet possible. Je réfléchis à l’usage de l’objet, et aussi à son pouvoir d’évocation. Parce que je pense que les objets ont un pouvoir d’évocation plus ou moins conscient qui fait parti de leur fonctionnalité. Mon but, c’est de trouver la forme la plus synthétique qui puisse ouvrir l’imaginaire des gens. L’objet conditionne l’usage, autant dans la manipulation que mentalement dans ce qu’il évoque.

La notion d'économie est-elle importante dans ton travail ?

En fait, je le fais de manière naturelle, un peu inconsciente, parce que de base, je ne peux pas faire des choses très expressives ou très complexes formellement. J’ai essayé d’analyser ça, voir si c’était une bonne attitude. Quand je regarde des documentaires sur le fonctionnement de la nature, les relations d’interconnexion, par exemple des arbres dans une forêt, montrent une symbiotique des éléments. Il y a toujours cette économie de matière et une forme d’efficacité formelle dans les connexions. Tel que je vois les choses, l’un des rôles du designer et des ingénieurs, pourrait être de prolonger la logique de la nature dans les artefacts.

Portrait de Guillaume Bloget © Hubert Genouilhac / PhotUpDesign

par Maëla Verlet


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