Le Groupe de recherche en art et design (GRAD) de l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne (Esadse) a été fortement impliqué dans la conférence-exposition AD•Rec « Faire, encore », qui a eu lieu dans le cadre de la Biennale Internationale Design Saint-Étienne 2025. La question qui se trouve à l’intersection des champs de recherche des différents laboratoires du GRAD (IRD, Labo d’Objet, LEM, Random(Lab) et Spacetelling) est relative au « faire », en tant que méthodologie de la production des savoirs. En effet, en regard d’autres modèles, notamment universitaires, les écoles d’art et de design privilégient la production de formes, gestes, outils, langages et savoir-faire. Partant du constat que les artefacts et les techniques (images, objets, récits, médias, etc.) affectent et transforment nos réalités complexes, la recherche en art et en design se situe dans la formulation de nouveaux savoirs comme dans la mise en place de nouveaux usages. Cette publication présente des projets et des méthodes de recherche multiples : heuristiques, prospectifs, expérimentaux et sensibles.

Page 9 : préface
Page 16 : biographies
Page 20 : Il suffira d’être agentif (IRD)
Page 42 : Arts & Crafts aujourd’hui (LEM)
Page 54 : Entre atelier et rivière, faire avec le vivant (LEM)
Page 62 : Des enjeux actuels de la recherche en création numérique au sein d’une écoles d’art (Random(lab))
Page 84 : Escabeau : pratiques d’élévation dans un monde saturé (Labo d’objet)
Page 102 : Un groupe d’îles réunies par ce qui les sépare : une recherche-création en archipel (Spacetelling)
Page 120 : Remerciements
Page 127 : Colophon
La recherche en art et en design au sein des écoles de la création compose avec des pratiques de recherches académiques et appliquées établies — notamment avec des méthodologies inspirées des sciences humaines et sociales (SHS) et des sciences de l’ingénieur — tout en affirmant et en développant ses propres méthodes et outils relevant de la pratique artistique et du design. Étant donné que les artefacts et les techniques (images, objets, récits, médias, etc.) transforment nos réalités complexes, la recherche en art et en design se situe ainsi dans la formulation de nouveaux savoirs comme dans la mise en place de nouveaux usages.
À partir des questions de recherche tangibles et sensibles — théoriques et/ou appliquées — la recherche en art et en design utilise le «faire» pour :
Formuler et formaliser une critique (critique comprise comme analyse) : la documentation théorique, l’enquête de terrain, l’expérimentation ou le prototypage sont employés pour questionner les réalités existantes. Les artefacts (exposition, édition, image…) deviennent ainsi des outils pour comprendre nos modes d’existence enchevêtrés.
À partir de la production critique, proposer des formes spéculatives : l’expérimentation, le prototypage, la pratique sont employés pour transformer le réel. Les dispositifs techniques, les agencements d’énonciation, des scénarios prospectifs ou des formes performatives deviennent ainsi des propositions ouvertes pour solliciter nos attentions et perceptions du monde, changer nos espaces et nos comportements (d’usage ou de fabrication) au sein d’infrastructures complexes.
Avec cette publication, notamment en lien avec la conférence-exposition AD•Rec 2025, «Faire, encore», qui a eu lieu dans le cadre de la Biennale Internationale Design Saint-Étienne 2025, le Groupe de recherche en art et design (Grad) de l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne (Esadse) propose de réfléchir sur le «faire» en tant que méthodologie de la production des savoirs qui semble si spécifique aux écoles d’art et de design. Par le «Faire», nous entendons l’ensemble des formes pratiques reliant intentions, gestes, outils, langages, matériaux et savoir-faire. À partir des différentes thématiques portées par les équipes de recherche-création — Images-Récits-Documents (IRD), Laboratoire d’expérimentation des modernités (LEM), Random(lab), Labo d’Objet et Spacetelling —, cette publication vise à présenter des projets et des méthodes de recherche multiples : heuristiques, prospectifs, expérimentaux et sensibles.
Le laboratoire Images-Récits-Documents (IRD)
Le laboratoire IRD de l’Esadse cherche à produire, pour chaque recherche engagée, un agencement spécifique d’image, de récit et de document, que l’on désigne justement par le sigle IRD. Cette démarche repose sur un processus d’imagénéisation, qui ne vise pas une simple illustration ou visualisation, mais bien une économie du sensible.
Il s’agit ainsi moins de produire de la perception que de construire du sensible : une structuration des formes, affects et narrations, par et à travers des appareils techniques (caméras, logiciels, dispositifs éditoriaux, dessins, etc.). Ce travail engage à la fois une réflexion critique sur les modes de circulation, l’économie des images, et une fabrique d’objets visuels complexes, où l’image agit comme opérateur de pensée.
En ce sens, l’IRD est à la fois méthode et forme, cherchant à faire émerger une écriture visuelle critique, au croisement du documentaire, de la fiction, et de la recherche-création.
Le Laboratoire d’expérimentation des modernités (LEM)
Le LEM prend pour objet d’étude et de mise en situation les héritages de la modernité, qu’ils s’inscrivent en continuité ou en rupture avec celle-ci. «Post», «hyper» ou «alter», la création contemporaine ne se définit qu’en relation avec le Big Bang que fut la modernité, que cette relation soit héritage, variation, rupture ou amnésie délibérée. Pour autant, cet «horizon des évènements» n’est pas un mais multiple. Dans ses dimensions historiques, politiques et esthétiques, la modernité exige d’être repensée aujourd’hui afin d’en détecter les particules complexes et les rayonnements ‒ peut-être fossiles mais toujours actifs ‒ qui conditionnent notre contemporanéité.
Dans le cadre de AD•Rec, le LEM est revenu ‒ via une conférence et une exposition ‒ sur la ligne de recherche arts & crafts aujourd’hui qui a réévalué les héritages techniques, théoriques, politiques et pédagogiques de ce mouvement anglais au regard du renouveau constaté, depuis une vingtaine d’années, des techniques manuelles et artisanales dans les pratiques artistiques contemporaines.
Le Random(lab)
Le Random(lab) est un laboratoire de l’Esadse consacré aux recherches pratiques et théoriques en art, design et numérique. Il est l’un des deux laboratoires constituant l’Unité de Recherche Numérique en art et design de l’Esadse/Ensba Lyon, soutenue par la Direction générale de la création artistique du ministère de la Culture.
À l’occasion de cette publication, partant de la condition contemporaine de «double contrainte» (intelligence artificielle (IA) et environnement) propre à tout·e créateur·ice numérique, le Random(lab) présente diverses recherches en cours visant à prendre à bras le corps ce problème. À partir de deux expérimentations avec l’IA et de réflexions sur les usages du numérique en école de création, l’article qui figure dans cet ouvrage résume les axes de travail et montre la méthode de recherche au sein de cette équipe: faire pour comprendre, prendre le recul de l’analyse sur l’objet produit et partager les connaissances acquises de manière ouverte.
Laboratoire d’Objet
Le Labo d’Objet explore et interroge l’objet comme vecteur de pensée et outil de transformation. Dans le prolongement de «Faire, encore», le Labo engage une réflexion autour de l’escabeau, en s’appuyant sur un faire dialogué, situé, modeste et collectif — une démarche qui met en tension usages, récits et gestes. En choisissant un objet à la fois banal et symbolique, le Labo questionne : que signifie «s’élever» par le design aujourd’hui? Il affirme un design attentif, capable de reformuler le réel plutôt que de simplement produire des formes.
Laboratoire Spacetelling
L’équipe de recherche Spacetelling Espaces-Fictions-Corps politiques contribue à cette publication avec une réflexion sur — et un manifeste pour — la recherche-création archipélique qui s’expérimente en tant que montages de récits composites. Avec la conférence-exposition AD•Rec « Faire, encore » comme espace et outil de recherche, les projets SNet d’Ernesto Oroza, GHILDE d’Émilie Perotto et Cairns du Capitalocène d’Emmanuelle Becquemin s’expriment ici dans le contexte d’un cadre théorique formulé par Simone Fehlinger.










Emmanuelle BECQUEMIN
Loic BRONCHE
François BRUMENT
Rodolphe DOGNIAUX
Simone FEHLINGER
Karim GHADDAB
David-Olivier LARTIGAUD
Jérémie NUEL
Ernesto OROZA
Jean-Claude PAILLASSON
Émilie PEROTTO
Collection GRAD Esadse est une publication des travaux sur une même thématique émanant de journées d’études, séminaires ou colloques organisés par le GRAD Esadse (Groupe de Recherche en Art et Design de l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne).


Éditeur : Esadse
Direction éditoriale : GRAD Esadse
Parution : décembre 2025
Langue :
français
Format :
150× 210 mm
Pagination : 132 pages
ISBN : 9782492621420
Prix : 28€
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L’unité de recherche Design & Création de l’Esadse est soutenue par le ministère de la Culture.